ODD 2 – Faim Zéro

Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable

L’objectif numéro 2 vise à l’éradication de la faim et de la malnutrition en garantissant l’accès à une alimentation sûre, nutritive et suffisante pour tous. Pour atteindre cet objectif, il appelle à la mise en œuvre de pratiques agricoles durables, en accordant une attention particulière aux petits producteurs, familiaux et/ou autochtones dont il faut assurer revenus et subsistance. L’ODD 2 est donc au cœur de la lutte contre la faim et de la promotion d’une nutrition durable.
Il vise également à améliorer la productivité des terres tout en assurant leur préservation, leur résilience au changement climatique et la diversité génétique des semences et des animaux. Les pouvoirs publics sont attendus pour favoriser ces pratiques mais aussi pour prévenir et corriger les distorsions commerciales sur les marchés agricoles. Ils peuvent ainsi contribuer à limiter l’extrême volatilité des prix des denrées et assurer la sécurité alimentaire mondiale.

Où en sommes-nous ?

EN FRANCE

Pour le SDSN, atteindre l’objectif « faim zéro » en 2030 demeure un défi pour la France, même si le réseau note une légère amélioration. Si la malnutrition reste faible dans le pays, la prévalence de l’obésité ou l’utilisation des pesticides demeurent des sujets de préoccupation. Au niveau national, l’INSEE privilégie les enjeux liés à la consommation (alimentation saine et variée, prévalence du surpoids et de l’obésité mais aussi le renoncement à consommer des protéines pour raison financière) et à la production agricole durable (agriculture biologique, diversité des cultures arables, exposition des animaux aux antibiotiques, races locales à risque d’extinction…). En 2021, on comptait ainsi 2,8 millions d’hectares cultivés en bio, soit 10,5 % de surface agricole utile (SAU). Mais en 2020, encore 7,2 % des Français disaient renoncer à consommer des protéines pour des raisons financières, ce qui révèle une précarité alimentaire persistante et la nécessité d’agir pour la sécurité alimentaire nationale.

Indicateurs de suivi nationaux

DANS LE MONDE

Au niveau mondial, l’ONU exprime une « profonde inquiétude » sur l’atteinte de cet objectif pourtant vital. En effet, après une longue période de recul, la faim dans le monde croît à nouveau depuis 2015. En cause : les conflits, le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, la pandémie de Covid-19 ou la hausse des inégalités. Actuellement, près d’une personne sur dix souffre de la faim et une personne sur trois ne dispose pas d’un accès régulier à une alimentation adéquate. Dans certains contextes de guerre, des populations entières risquent même de mourir de faim. Cela pourrait s’aggraver en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a perturbé la production, les chaînes d’approvisionnement et les échanges agricoles, provoquant une hausse sans précédent des prix des denrées alimentaires et des engrais. Face à cette crise, il est indispensable de renforcer l’action contre la faim et d’accélérer les efforts pour éradiquer la faim dans le monde.

Indicateurs de suivi internationaux 

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Que peut faire le secteur économique pour y contribuer ?

Les entreprises agroalimentaires peuvent contribuer à la lutte contre la faim de plusieurs manières. D’abord, en proposant des produits alimentaires accessibles et riches en vitamines et nutriments pour les plus pauvres, afin de prévenir la malnutrition et la faim extrême. Elles peuvent également développer des produits plus sains (moins gras, moins sucrés, avec moins d’additifs et de pesticides) pour favoriser une nutrition durable et réduire les maladies liées à l’alimentation. Les grands donneurs d’ordre comme l’industrie agroalimentaire ou la grande distribution peuvent contribuer à une filière agricole durable en soutenant la conversion des agriculteurs vers l’agriculture biologique, régénérative, l’agroécologie ou l’agroforesterie. L’accent doit être mis sur une juste rémunération, notamment pour les petits producteurs, afin de leur permettre de continuer à produire et de sortir de la faim et de la pauvreté alimentaire.
Entreprises et investisseurs peuvent également réduire le gaspillage alimentaire (lié aussi à l’ODD 12) en finançant et développant des infrastructures de stockage pour les denrées agricoles, spécialement dans les pays en développement où 40 % des pertes surviennent après la récolte et au début de la chaîne d’approvisionnement (FAO). Les investisseurs peuvent aussi créer ou développer des fonds spécifiques pour financer la lutte contre la faim, la dégradation des terres et soutenir les jeunes agriculteurs. L’objectif est de leur offrir une rémunération plus stable et de renforcer la sécurité alimentaire des populations locales. Enfin, face à l’urgence de la situation, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies appelle les entreprises à soutenir leur travail par le biais d’une assistance technique, des transferts de connaissances et des contributions financières.

Pour aller plus loin

● Découvrir l’infographie UN DESA sur l’ODD 2


● Lire le rapport annuel 2024 du Programme alimentaire mondial


● Consulter le Portail France de l’Agenda 2030

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