ODD 2 – Faim Zéro
Les 17 ODD
Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable
L’objectif numéro 2 vise à éradiquer la faim et la malnutrition en garantissant l’accès à une alimentation sûre, nutritive et suffisante pour tous. Pour ce faire, il appelle à la mise en œuvre de pratiques agricoles durables, en accordant une attention particulière aux petits producteurs, familiaux et/ou autochtones dont il faut assurer revenus et subsistance.
Il vise à améliorer la productivité des terres tout en assurant leur préservation, leur résilience au changement climatique et la diversité génétique des semences et des animaux. Les pouvoirs publics sont attendus pour favoriser ces pratiques mais aussi pour prévenir et corriger les distorsions commerciales sur les marchés agricoles. Ils peuvent ainsi contribuer à limiter l’extrême volatilité des prix des denrées et assurer la sécurité alimentaire.
Où en sommes-nous ?
EN FRANCE
Pour le SDSN, la faim zéro en 2030 demeure un défi pour la France, même si le réseau note une légère amélioration. Si la malnutrition reste faible dans le pays, la prévalence de l’obésité ou l’utilisation des pesticides demeurent des sujets de préoccupation. Au niveau national, l’INSEE privilégie les enjeux liés à la consommation (alimentation saine et variée, prévalence du surpoids et de l’obésité mais aussi le renoncement à consommer des protéines pour raison financière) et à la production agricole durable (agriculture biologique, diversité des cultures arables, exposition des animaux aux antibiotiques, races locales à risque d’extinction…). En 2021, on comptait ainsi 2,8 millions d’hectares cultivés en bio, soit 10,5 % de surface agricole utile (SAU). Mais en 2020, encore 7,2% des Français disaient renoncer à consommer des protéines pour des raisons financières.
DANS LE MONDE
Au niveau mondial, l’ONU exprime une « profonde inquiétude » sur l’atteinte de cet objectif pourtant vital. En effet, après une longue période de recul, la faim dans le monde croît à nouveau depuis 2015. En cause : les conflits, le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, la pandémie de Covid-19 ou la hausse des inégalités. Actuellement, près d’une personne sur dix souffre de la faim et une personne sur trois ne dispose pas d’un accès régulier à une alimentation adéquate. Cela pourrait même s’aggraver en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Plus que tout autre, le conflit a en effet perturbé la production, les chaînes d’approvisionnement et les échanges agricoles, provoquant une hausse sans précédent des prix des denrées alimentaires et des engrais dans le monde.
Que peut faire le secteur économique pour y contribuer ?
Les entreprises agro-alimentaires peuvent contribuer à la lutte contre la faim de plusieurs manières. D’abord, pour lutter contre la malnutrition, en proposant des produits alimentaires accessibles et riches en vitamines et nutriments pour les plus pauvres. Mais aussi en développant des produits plus sains (moins gras, moins sucrés avec moins d’additifs et de pesticides) pour lutter contre l’obésité et autres maladies. Les grands donneurs d’ordre comme l’industrie agro-alimentaire ou la grande distribution peuvent également contribuer au développement d’une filière agricole durable en soutenant les conversions des agriculteurs à l’agriculture biologique ou régénérative, à l’agroécologie et l’agroforesterie mais aussi en aidant plus particulièrement les petits producteurs et en mettant l’accent sur une juste rémunération.
Entreprises et investisseurs peuvent également lutter contre le gaspillage alimentaire (également dans l’ODD 12) en finançant et développant des infrastructures de stockage pour les denrées agricoles, spécialement dans les pays en développement où 40% des pertes alimentaires surviennent après la récolte et au début de la chaîne d’approvisionnement (FAO). Les investisseurs peuvent aussi créer ou développer des fonds spécifiques pour financer la lutte contre la faim et/ou la dégradation des terres. Certains fonds se développent aussi pour faciliter l’installation des jeunes agriculteurs ou assurer leur diversification, dans le but de leur offrir une rémunération plus stable. Enfin, face à l’urgence de la situation, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies appelle les entreprises à soutenir leur travail par le biais d’une assistance technique, des transferts de connaissances et des contributions financières.
Pour aller plus loin
● Lire le bilan de l’année 2022 du Programme alimentaire mondial
● Consulter la Plateforme technique de la FAO sur l’évaluation et la réduction des pertes et du gaspillage alimentaire
● Lire la note de synthèse du Groupe mondial d’intervention en cas de crise alimentaire, énergétique et financière sur les conséquences mondiales de la guerre en Ukraine sur les systèmes alimentaires, énergétiques et financiers
● Lire la Déclaration du G7 sur la sécurité alimentaire mondiale du 28 juin 2022
● Lire Commerce équitable et ODD, une publication de Max Havelaar et du Pacte Mondial Réseau France
● Voir le site de l’ONU