ODD 14 – Vie aquatique

Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable

L’ODD 14 promeut la conservation et l’exploitation durable des écosystèmes marins et côtiers. Cela passe notamment par une gestion plus raisonnée des ressources halieutique, la préservation des milieux marins et côtiers ; la lutte contre l’acidification des océans ou encore la prévention et réduction de la pollution marine.

Pour ce faire, une coopération scientifique, technique et juridique est nécessaire entre les pays. Comme pour les autres objectifs, cet ODD ne peut être atteint qu’en travaillant sur de nombreux autres (changement climatique, biodiversité terrestre, coopération). Il est essentiel pour en atteindre beaucoup d’autres (faim, pauvreté…)

Où en sommes-nous ?

EN FRANCE

La France dispose du deuxième domaine maritime le plus vaste au monde, concentrant près de 10 % de la diversité mondiale des espèces marines, 10 % des récifs coralliens et 20 % des atolls de la planète. Ce statut lui confère une grande responsabilité vis-à-vis de l’ODD 14, et le SDSN alerte sur les efforts à réaliser pour que la France atteigne cet objectif. Ces dernières années, elle a beaucoup misé sur le développement des aires marines protégées (23,3% en 2020 contre 1,3% en 2010). Mais un tiers des récifs coralliens de nos aires marines sont dégradées ou très dégradées et les eaux océaniques restent polluées. L’un des indicateurs retenus par l’INSEE montre d’ailleurs une hausse des rapports de pollution confirmés par les autorités (172 rapports en 2020). La France est aussi épinglée pour ses techniques de pêche comme le dragage et le chalutage, qui dégradent l’environnement et favorisent la surpêche.

Indicateurs de suivi nationaux 

DANS LE MONDE

« L’océan, le plus grand écosystème de la planète est menacé » avertit l’ONU. Les activités humaines, telles que la surpêche et la pollution marine et plastique sont en cause. De plus, les bouleversements climatiques entraînent un réchauffement et une acidification de l’océan, et accélèrent son eutrophisation (avec la pollution à l’azote). Cela pèse sur la vie marine mais aussi sur la capacité de l’océan à assurer son rôle de puits de carbone. Ce rôle est pourtant essentiel : l’océan absorbe environ 30 % du CO₂ d’origine anthropique. Par ailleurs, la prolifération du plastique (85% des déchets marins) et l’apport excessif de nutriments (rejets de pesticides…) tuent la vie marine comme les coraux et les poissons. Et ce alors que les ressources halieutiques sont déjà menacées par nos pratiques industrielles (pêche, tourisme…). Au niveau mondial, 60 % des stocks de poissons sont victimes d’une surpêche insoutenable pour leur reconstitution et seulement 10 % sont prélevés de façon à assurer le renouvellement des espèces.

Indicateurs de suivi internationaux

Que peut faire le secteur économique pour y contribuer ?

L’ODD 14 est à tort le grand oublié des rapports publiés par les entreprises, notamment dans les matrices de matérialité. Le secteur économique peut en réalité y contribuer de nombreuses manières. Toutes les entreprises doivent ainsi travailler sur la réduction des déchets, notamment plastiques (un traité onusien est en cours sur le sujet) mais plus généralement, elles doivent réduire tous les déchets toxiques pouvant perturber le fonctionnement des océans. Des coalitions d’entreprises, à l’instar du Pacte plastiques européen, visent à utiliser moins de plastique, réduire les déchets mais aussi favoriser le recyclage et le réemploi.

Plus spécifiquement, les entreprises de l’agro-alimentaire doivent revoir leur approvisionnement en poissons et crustacés dans une optique plus durable grâce à des pratiques responsables : pêche raisonnée et si possible labellisée, interdiction des pratiques détruisant les milieux marins comme le chalutage, la pêche électrique, le dragage. Le transport maritime, qui pèse 3 % des émissions mondiales de CO₂, doit également effectuer sa mue pour réduire son impact écologique. Le secteur du tourisme doit lui s’attacher plus spécifiquement à la protection des zones côtières et littorales à travers des activités respectant ces milieux, en réduisant notamment l’artificialisation des sols par les complexes hôteliers et infrastructures de transports et commerciales.

Pour aller plus loin

● En savoir plus sur l’Ocean stewardship coalition du Pacte mondial

● Découvrir le programme CEO Water mandate du Pacte mondial

● Voir le site de l’ONU

● Lire la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer

● Parcourir le portail Océans et mers du PNUE

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