ODD 1 – Pas de pauvreté
Les 17 ODD
Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde
Le premier Objectif de développement durable vise la fin de la pauvreté et la lutte contre les inégalités sous toutes ses formes et partout dans le monde d’ici 2030. Il comprend sept cibles qui précisent la façon d’y parvenir. Cela implique que les plus pauvres et les plus vulnérables puissent bénéficier d’une protection sociale et accéder aux services de base et financiers (micro-finance), à la propriété et au contrôle des terres, mais aussi aux ressources naturelles. L’ODD 1 insiste sur la nécessite de veiller à protéger les citoyens les plus précaires des chocs économiques, sociaux ou environnementaux, qui les affectent plus que la moyenne de la population.
Cet objectif met notamment l’accent sur l’importance d’assurer la résilience des personnes particulièrement vulnérables au changement climatique. Les Objectifs de développement durable sont interconnectés : l’ODD 1 ne peut être atteint qu’en travaillant sur de nombreux autres objectifs (éradication de la faim, lutte contre les inégalités, changement climatique…), et il est lui-même nécessaire à la réalisation d’autres objectifs, comme la paix ou la consommation responsable.
Où en sommes-nous ?
EN FRANCE
Selon le Sustainable Development report 2022, la France fait partie des pays qui ont atteint cet ODD. Mais afin de mesurer plus finement cet objectif, l’INSEE a retenu plusieurs indicateurs nationaux permettant d’évaluer plusieurs dimensions de la pauvreté : le taux de pauvreté monétaire, le taux de privation matérielle et sociale, le taux d’effort net en logement des ménages ou le nombre de situations de surendettement soumises aux commissions par exemple. En 2019, la pauvreté monétaire (qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population) atteignait ainsi un taux de 14,6 %.
DANS LE MONDE
10 % de la population mondiale vit aujourd’hui dans l’extrême pauvreté, soit environ 676 millions de personnes selon les projections 2022 de l’ONU. La majorité des personnes disposant de moins de 1,90 $ par jour habite en Afrique subsaharienne. L’extrême pauvreté a énormément reculé ces 30 dernières années : en 1990, on recensait 36% de personnes dans cette situation. Mais la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine entravent cette tendance à la baisse. Les travailleurs sont particulièrement touchés par ces crises convergentes En 2020, 8 millions d’entre eux ont basculé dans la pauvreté (7,2% de la population des travailleurs). Il s’agit de la première augmentation depuis 20 ans.
Que peut faire le secteur économique pour y contribuer ?
Pour contribuer à l’éradication de la pauvreté, les entreprises doivent d’abord participer au financement de la protection sociale des pays dans lesquelles elles sont implantées, et payer un salaire décent (parfois aussi appelé salaire vital) permettant aux travailleurs d’acquérir des biens et services fondamentaux (logement, nourriture, santé, éducation, transport, vêtement mais aussi épargne) pour eux et leur foyer. Celui-ci est souvent bien supérieur au salaire minimum qui peut être fixé par les gouvernements ou collectivités locales mais aucun standard n’est établi pour le déterminer ou l’encadrer (voir l’initiative de l’Asia Floor wage pour les travailleurs du textile en Asie). À noter que les entreprises peuvent aussi intégrer le salaire décent dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, via une politique d’achats durables.
Autres possibilités pour répondre à l’ODD 1 : proposer des produits et services adaptés et accessibles aux plus vulnérables ou assurer une protection sociale à l’ensemble de leurs collaborateurs, partout dans le monde. Les grandes entreprises françaises sont notamment connues pour garantir un socle social à leurs collaborateurs via des accords-cadres mondiaux signés avec les internationaux tels que UNI Global Union. Les établissements financiers peuvent également contribuer à la lutte contre la pauvreté en proposant des offres de micro-crédit et des services bancaires aux personnes les plus vulnérables. Et les investisseurs, investir dans des fonds d’impact ou solidaires dédiés à la lutte contre la pauvreté, dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique (ex : résilience des infrastructures, logements économes en énergie).
Pour aller plus loin
● Voir le site du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
● Voir la boîte à outils du Pacte mondial sur l’approvisionnement durable
● Lire le guide Improving Wages to Advance Decent Work in Supply Chains
● Lire le document Les filières équitables, un outil au service des droits humains