ODD 15 – Vie terrestre

Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres

L’ODD 15 vise à mettre en place une gestion durable des écosystèmes terrestres (forêts et montagnes) en préservant la biodiversité et les sols et limitant les impacts de long terme des catastrophes naturelles. Il souligne l’importance d’intégrer la protection des écosystèmes et de la biodiversité dans les planifications nationales et les stratégies de réduction de la pauvreté. Il appelle également à protéger les espèces menacées via une coopération internationale renforcée pour lutter contre le braconnage et le trafic et mettre en place des mesures de contrôle, voire d’éradication, d’espèces exotiques envahissantes néfastes pour les écosystèmes.

Comme pour les autres objectifs, cet ODD ne peut être atteint qu’en travaillant sur de nombreux autres (changement climatique, biodiversité terrestre et marine ou lutte contre les inégalités). Il permet d’atteindre plusieurs autres objectifs comme la lutte contre la faim, le changement climatique ou la paix.

Où en sommes-nous ?

EN FRANCE

Par les espèces et les habitats naturels qu’elle abrite, la France possède un patrimoine naturel exceptionnel. Grâce à l’outre-mer, la France est un des dix-huit pays “mégadivers” de biodiversité du monde, abritant plus de 1 % des espèces vasculaires endémiques. Mais elle fait également partie des dix pays présentant le plus grand nombre d’espèces menacées, souligne le SDSN. Si les aires protégées sont en forte expansion depuis plusieurs années, elles sont très inégalement réparties sur le territoire (1,37 % en métropole contre 28,64 % dans les territoires d’outre-mer). Selon l’INSEE, seuls 20% des habitats naturels sont aujourd’hui considérés comme en bon état de conservation.

Indicateurs de suivi nationaux 

DANS LE MONDE

Selon l’IPBES (la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, le GIEC de la biodiversité), “la nature décline de façon globale et à des rythmes sans précédent dans l’histoire humaine“. Les activités humaines sont à l’origine de cette dégradation des écosystèmes (pollution, artificialisation des sols, destruction des habitats, espèces envahissantes et changement climatique…). Chaque année, 10 millions d’hectares de forêts, soit la superficie de l’Islande, sont détruits et plus de la moitié des zones essentielles pour la biodiversité ne sont toujours pas protégées. Environ 400 000 espèces sont menacées d’extinction dans les prochaines décennies. Face à cela, 132 pays et l’Union européenne ont ratifié le Protocole de Nagoya sur l’accès et le partage des ressources génétiques et 68 pays ont mis en place des outils pour le mettre en œuvre, souligne l’ONU. La COP 15 biodiversité a également abouti à un accord prévoyant la protection de 30% des terres et de 30% des mers à échéance 2030.

Indicateurs de suivi internationaux 

Que peut faire le secteur économique pour y contribuer ?

Souvent oubliée au profit du climat, la biodiversité est pourtant essentielle à un grand nombre d’activités économiques (chimie, cosmétique, industrie pharmaceutique, etc.). Il est donc primordial pour les entreprises d’intégrer la protection de la biodiversité dans leur stratégie. Il ne s’agit plus seulement de végétaliser les toits ou d’héberger des ruches mais de réduire leur emprise au sol, de protéger les espaces naturels, les espèces végétales et animales, notamment celles qui sont nécessaires à leur approvisionnement (mais pas seulement) mais aussi les communautés autochtones qui vivent de ces ressources… et d’intégrer ces critères dans leurs achats.

Il importe aussi pour les entreprises de veiller à ne pas participer à la déforestation de manière directe ou indirecte (via les importations de soja, de viande ou d’huile de palme, qui sont les denrées contribuant le plus à la déforestation). Elles peuvent aussi travailler sur les solutions basées sur la nature dans le but de lutter contre le changement climatique et/ou de s’y adapter. Les investisseurs peuvent aussi investir dans des fonds de protection de la nature et suivre les préceptes de la task force sur la transparence financière en matière de biodiversité.

Pour aller plus loin

● Découvrir l’initiative Act4Nature, dont le Pacte mondial Réseau France est partenaire

● Lire le protocole de Nagoya sur le partage des ressources génétiques

● Voir le site de l’ONU

● Lire le dernier rapport de l’IPBES, montrant les liens entre économie, survie des populations et maintien d’un certain nombre d’écosystèmes.

● Consulter la TNFD pour les investisseurs

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