Recruter des personnes éloignées de l’emploi ou en situation de handicap : le pari réussi du groupe HOLDER - Groupe Holder
Le groupe HOLDER, dont l’enseigne PAUL est bien connue des Français, a rejoint le Pacte mondial en 2022, et développe depuis quelques années des partenariats avec des structures d’insertion par l’activité économique pour répondre à des enjeux de recrutement. Denis Grivet, Directeur Qualité et RSE et Grégory Leriche, DRH du groupe PAUL, nous expliquent comment ils ont lancé le dispositif au sein de leur entreprise.
Une solution pragmatique pour des métiers en tension
Avec environ 11 000 collaborateurs dans les magasins à travers le monde, une présence dans plus de 50 pays, 4 enseignes et plus de 800 magasins de boulangerie-pâtisserie PAUL, le groupe Holder est confronté au problème de recrutement et de fidélisation sur des emplois peu qualifiés.
« Les postes répondant au premier niveau de qualification (vendeur, préparateur, cariste…) sont des métiers en tension », précise Grégory Leriche, DRH du groupe PAUL. « Ce ne sont pas des métiers faciles, par exemple pour l’accueil dans les magasins : il faut rester debout, souriant dans n’importe quelle situation, tenir la cadence. » Certains postes sont au contact de la clientèle et d’autres non, ce qui permet d’accueillir différents profils en fonction des tâches à réaliser. « Le groupe comprend 53 nationalités différentes dans les équipes en France. Il peut y avoir des personnes très qualifiées mais qui ne parlent pas forcément le français. Les métiers qui ne sont pas en contact direct avec les clients ne nécessitent pas une maîtrise parfaite de la langue, souligne Grégory. On souhaite recruter des personnes qui ressemblent à nos clients. Nous privilégions la diversité et l’inclusivité. »
Recruter des personnes éloignées de l’emploi grâce aux structures d’insertion par l’activité économique
Le projet a commencé en 2004. Mais il a fallu attendre l’arrivée de Grégory, qui connaît bien le sujet pour avoir été consultant dans le domaine de l’emploi pendant plusieurs années, pour accélérer le processus. « En France, il y a une méconnaissance totale des dispositifs d’insertion. Il y a une multiplicité d’associations, de types d’aides. Il faut aider les RH à décrypter toutes les possibilités », précise Grégory. « La stratégie du groupe de recruter via les structures d’insertion s’intègre parfaitement dans notre politique RSE dont l’un des engagements est de faciliter l’accès à l’emploi », ajoute Denis Grivet, Directeur Qualité et RSE du groupe PAUL.
Il existe différents types de structures :
- L’intérim d’insertion : La personne passe par une Entreprise de Travail Temporaire d’Insertion (ETTI) qui propose des missions d’intérim, en tenant compte des différents freins à l’emploi (difficultés de mobilité, de logement, de santé, de budget, absence de qualification, langue…). C’est un véritable parcours d’insertion. La durée des contrats peut aller jusqu’à 24 mois. Cette longue période permet aux personnes de retrouver confiance en elles, et de faire leurs preuves. Un partenariat a été établi avec Janus pour ces missions d’intérim. « Nous recevons des candidatures de personnes en fin de parcours d’insertion. Plutôt que de passer par les structures de travail temporaire classiques, nous passons par l’intérim d’insertion pour les emplois dans la logistique et l’industrie », précise Grégory.
- Les Ateliers Chantiers d’Insertion (ACI) : dans les ACI, les personnes sont très éloignées de l’emploi. Elles peuvent arriver avec de gros problèmes familiaux et une réelle détresse psychologique. Il faut travailler les bases de l’insertion sociale. On propose alors des activités simples, par exemple mettre des capsules de café dans des boîtes ou structurantes comme l’entretien des espaces verts dans le cadre du partenariat avec Les Serres des Prés. Les ACI permettent une découverte du métier et constituent un milieu privilégié pour pouvoir se reconstruire. Le respect du cadre (horaire, tâche à réaliser…) est en soi une première étape de réinsertion.
Les entreprises d’insertion : Les entreprises d’insertion proposent un accès à l’emploi et un accompagnement spécifique à des personnes éloignées de l’emploi (demandeurs d’emploi de longue durée, jeunes sans qualification, immigrés confrontés à la barrière de la langue…). Les personnes signent alors avec l’entreprise d’insertion un CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion) et cherchent ensuite des débouchés en CDI. Le groupe HOLDER recrute au terme de ce parcours d’insertion et passe par ENVI2E pour trouver les bons profils. Les fiches de poste pour les CDI se doivent d’être transparentes. « S’il faut charger 40 palettes à l’heure, il faut pouvoir le préciser », souligne Grégory. Le nouveau collaborateur est traité de la même manière que tout salarié car il cherche avant tout à retrouver un certain anonymat. « La vraie insertion est de redevenir un salarié lambda. »
La vraie insertion est de redevenir un salarié lambda.
– Grégory Leriche
Les recrutements en quelques chiffres
– 20 intérimaires embauchés en 2023, le chiffre va tripler en 2024
– 30 jours de prestation pour les ACI
– 10 embauches définitives
Recruter des personnes en situation de handicap
Pour les personnes en situation de handicap, il est compliqué d’embaucher en direct. « Nous passons par APF France Handicap. Chaque semestre, nous accueillons un groupe de 10 personnes pour découvrir les métiers. Nous montons des ateliers dédiés à côté de nos locaux. Par exemple, nous fabriquons des cookies à partir de macarons. Nous apportons notre expertise technique et l’APF se charge d’employer les personnes en situation de handicap. Nous avons également développé des produits spécifiques pendant la dernière période de Noël. L’encadrement et le rythme sont adaptés. Mais le résultat est concluant. Nous avions prévu une journée complète d’activité et finalement en 1 heure, ils avaient fini la tâche qui leur était confiée », souligne Grégory.
Le recours à des personnes en insertion n’a pas d’obligation réglementaire en France, contrairement au handicap. Le groupe HOLDER mise sur l’efficacité de ces structures d’insertion pour trouver des personnes qui ont vraiment envie de s’intégrer par l’activité économique, une stratégie « gagnant-gagnant » puisque la personne éloignée de l’emploi est motivée pour retrouver un travail tandis que l’entreprise trouve une solution plus pérenne à ses problématiques de recrutement.
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