La régénération du brome par le groupe Séché Environnement, une innovation au service du traitement des déchets industriels - Séché Environnement
Acteur historique de la gestion des déchets et de l’économie circulaire, et adhérent au Pacte mondial depuis 2003, le groupe Séché est implanté dans 16 pays, avec plus de 120 sites dans le monde, dont une cinquantaine en France. François CHEVREUL, Directeur de la R&D, et Anna JAEGY, Directrice de la Communication, nous expliquent comment l’innovation est, dans l’entreprise, au cœur du dispositif de recyclage des déchets avec l’exemple du brome.
LE BROME, UNE MATIÈRE TRÈS RECHERCHÉE
Le brome, ressource rare très convoitée par les industriels de la chimie et de la pharmacie, est devenu un enjeu de taille. Comment répondre à la demande croissante en recyclant un déchet dangereux en lieu et place d’une ressource prélevée en quantité et depuis longtemps dans la nature ?
Le brome vierge est en effet présent aujourd’hui dans les eaux salées du globe, majoritairement en mer Morte, en mer de Chine, dans les grands lacs américains. Pour obtenir 1 tonne de brome vierge, il faut extraire 15 000 m3 d’eau, ce qui n’est pas sans conséquence sur les milieux naturels. Le brome est majoritairement produit par quelques pays : Israël, la Jordanie, les États-Unis, la Chine et l’Inde. La demande des industriels français ne cesse d’augmenter : 14 000 tonnes sont nécessaires chaque année pour couvrir l’ensemble des besoins. La France est donc très dépendante des importations et le contexte géopolitique peut avoir un impact sérieux sur l’approvisionnement et le prix de cette matière première. « Le brome entre en effet dans la composition de nombreux médicaments. Il est également utilisé dans les plastiques car c’est un retardateur de flamme très efficace », précise Anna JAEGY. On le trouve par exemple dans les véhicules ou dans les coques d’ordinateurs. Il permet d’éviter une propagation du feu en cas d’incendie. Chez les particuliers, il est utilisé comme biocide dans l’eau des piscines en remplacement du chlore. L’usage va encore se développer. Or, la ressource est à la fois rare, demande un prélèvement qui impacte le milieu naturel, nécessite des énergies fossiles dans les procédés d’extraction et finit son cycle de vie en déchet dangereux dont il faut s’occuper. « En 2015, les industriels français avaient un double problème : ils allaient manquer de brome et ne savaient pas quoi faire des résidus de leurs produits, nous nous sommes donc intéressés au développement d’une solution de recyclage des déchets bromés, un marché de niche qui s’inscrit dans les axes de croissance de Séché Environnement », souligne François CHEVREUL.
Grâce à cette technique, 99 % du brome contenu dans les déchets industriels sont récupérés
– Anna JAEGY, Directrice Communication de Séché Environnement
UN PROCÉDÉ UNIQUE DE REGÉNÉRATION DU BROME
Le projet a démarré en 2015, porté par la société Tredi, filiale du groupe Séché Environnement. Le procédé de recyclage des sels de brome a été mis au point grâce à un processus de purification par voie thermique suivie d’une étape de concentration. « Le procédé permet de détruire la matière organique qui est inopérante au recyclage mais de conserver le brome », note François CHEVREUL, Directeur R&D. Anna JAEGY ajoute également que « Grâce à cette technique, 99 % du brome contenu dans les déchets industriels sont récupérés. »
« Les premières saumures bromées sont sorties de nos usines fin 2015, indique François CHEVREUL. Puis, c’est allé très vite car les industriels étaient en attente d’une solution. Le succès fut tel que dès 2018, nos capacités de production avaient atteint leurs limites. » Il a fallu réfléchir à une solution pour répondre aux besoins croissants tout en limitant l’empreinte carbone.
La deuxième phase a commencé en 2022 et consistait à enrichir l’air de combustion à l’oxygène afin d’augmenter la capacité de régénération du brome, tout en réduisant l’impact environnemental. L’objectif était de passer de 2 500 tonnes de brome à 4 500 tonnes. Cette nouvelle technique a permis d’augmenter la capacité de production de 60 % tout en réduisant de 30 % le ratio d’émissions de CO2 par tonne de brome produite par l’installation. Le taux de récupération du brome contenu dans les déchets est quant à lui maintenu à 99 %.
Les avantages de la régénération de brome
– Il faut 5 m3 d’eau par tonne de brome recyclé tandis qu’il faut 15 000 m3 d’eau pour une tonne de brome naturel.
– La régénération du brome permet de réduire de 20 fois les émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à la méthode extractive. Cela permet aux entreprises clientes d’agir sur le scope 3 (émissions de CO2 indirectes) dans la stratégie de décarbonation du processus industriel.
– Les entreprises clientes sont moins dépendantes des importations et assurent la sécurité de leur approvisionnement.
– Les déchets liés au brome classés « dangereux » manquaient de filière de destruction. Les saumures régénérées sont désormais un produit au regard de leur sortie du statut de déchet.

DE L’INNOVATION DURABLE AU RESPECT DES ODD
Si la technique de régénération du brome a bien entendu un objectif économique et a répondu à un besoin qui existait depuis longtemps, ce procédé innovant et unique a permis de respecter de nombreux Objectifs de développement durable (ODD) dont :
– L’ODD 9 (Industrie, Innovation et Infrastructure) : Le procédé contribue à l’économie circulaire, à la lutte pour la décarbonation et permet de relocaliser l’activité.
– L’ODD 12 (Consommation et production durable) : Le marché mondial du brome reste un marché de niche comparé au chlore par exemple (630 000 tonnes pour le brome en 2019 et 10 millions de tonnes pour le chlore). Mais la croissance du marché du brome est d’environ 5 % par an tandis que celui du chlore est en décroissance. La production était jusqu’à présent exclusivement hors Europe. Séché Environnement contribue donc à une production locale et responsable puisque le brome vierge est remplacé par du brome recyclé.
– L’ODD 14 (Vie aquatique) : En réduisant le prélèvement dans les milieux naturels, Séché Environnement a contribué à réduire les externalités négatives sur la faune et la flore aquatiques directement liées à l’extraction.

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