Donner accès à l’eau aux populations rurales en Afrique : les solutions de Vergnet Hydro - Vergnet Hydro
70 millions de villageois de plus de 20 pays de l’Afrique subsaharienne ont accès à l’eau grâce aux solutions de Vergnet Hydro (groupe Odial Solutions). Christophe Leger, Directeur général adjoint de l’entreprise, est hydrogéologue et a passé plus de la moitié de sa carrière sur le terrain aux côtés des populations rurales. Il témoigne de son engagement pour un droit fondamental reconnu par l’ONU en 2010, le droit pour chacun d’avoir accès à l’eau potable.
CHRISTOPHE, VOUS ÊTES HYDROGÉOLOGUE DE FORMATION ET CELA FAIT PLUS DE 30 ANS QUE VOUS TRAVAILLEZ EN AFRIQUE POUR DONNER ACCÈS A L’EAU AUX POPULATIONS RURALES. QUELLES SONT LES PRINCIPALES DIFFICULTÉS POUR GARANTIR UN ACCÈS PÉRENNE ET ÉQUITABLE A L’EAU ?
En Afrique subsaharienne, où nous sommes implantés dans plus de 20 pays, ce sont surtout les villes qui bénéficient d’un accès à l’eau potable. Dans les campagnes, l’accès à l’eau est plus compliqué. En 2000, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont orienté les financements vers les investissements dans les infrastructures. Mais on ne s’intéressait pas forcément à la maintenance. Il n’y avait pas de compétence sur place pour garantir la pérennité des installations. Les populations locales étaient vite dépassées par les technologies et n’avaient pas les moyens de les maintenir sur la durée. À la moindre défaillance, tout s’arrêtait.
On investissait sans connaître les vrais besoins des populations. Est-ce que les habitants utilisaient l’eau 10 heures par jour ? De combien de m3 avaient-ils besoin ? Avec les Objectifs de développement durable (ODD), on a commencé à penser durabilité des installations et donc maintenance. Mais comment assurer un modèle économique pérenne en garantissant un service sur le long terme et intégrer de ce fait les coûts de maintenance ? L’eau, en Afrique, est considérée comme un bien commun. Il a fallu sensibiliser les populations sur le fait que si l’eau est effectivement un bien commun, le service de distribution, lui, n’est pas gratuit. On est d’ailleurs toujours en quête aujourd’hui d’un modèle économique viable. Il faut assurer l’accès à l’eau à moindre coût tout en ayant un service de qualité. Cela a toujours été compliqué de rentabiliser les investissements réalisés. Nous recherchons encore un équilibre entre financements publics et privés.
Il faut assurer l’accès à l’eau à moindre coût tout en ayant un service de qualité.
– Christophe Leger
Enfin, il y avait beaucoup de passe-droits. Certains ne payaient pas le service pour avoir accès à l’eau. Il a donc fallu mettre en place un système de mesures afin d’assurer une transparence de gestion. Certaines communes au Bénin, par exemple, qui s’occupaient de la distribution de l’eau, utilisaient les recettes de l’eau non pour réinvestir dans la maintenance des installations, mais pour financer d’autres projets. Quand nous avons repris la distribution, sur 400 réseaux d’adduction, la moitié était hors d’état de service.
QUELLES SONT LES SOLUTIONS QUE VOUS AVEZ PROPOSÉES AUX POPULATIONS RURALES POUR AVOIR ACCÈS A L’EAU ?
Nous avons développé depuis 1974 les pompes à eau manuelles ou Pompes à Motricité Humaine (PMH). Les pompes ont l’avantage d’être installées facilement dans des puits ou des forages. Les efforts fournis pour pomper l’eau sont moindres grâce à la transmission hydraulique. L’entreprise a démarré son activité avec ce type de pompe. Plus de 110 000 pompes manuelles ont été installées. Au Togo par exemple en 2021, nous avons ouvert un accès à l’eau à 120 000 habitants des régions des savanes et de la Kara. Nous avons formé 300 personnes pour l’entretien. Le projet a été financé par l’Agence française de développement (AFD).
Néanmoins, nous travaillons de plus en plus sur l’adduction d’eau à l’aide de pompes à eau solaires qui demandent un certain niveau de compétences. Nous formons donc les jeunes sur place sur ce type d’installation afin de pouvoir assurer la maintenance en local. Cela a contribué au changement des modes de vie car ce sont souvent les femmes ou les jeunes filles qui parcouraient des kilomètres pour aller chercher de l’eau et de ce fait, n’allaient pas à l’école.
LA FORMATION FAIT PARTIE DE LA STRATÉGIE DE RÉSILIENCE DES COMMUNAUTÉS LOCALES QUE VOUS MENEZ EN AFRIQUE ?
Une fois les installations terminées, il faut assurer la maintenance. Nous avons formé des installateurs, des releveurs de compteur, des plombiers, des électromécaniciens… Nous avons ouvert une voie vers de nouveaux métiers. Fin 2021, nous sommes arrivés au Bénin et en 2023, on comptabilisait environ 1 000 personnes travaillant sur ces installations, du releveur de compteur au distributeur d’eau, et qui sont rémunérées par la société.
QUELLE EST VOTRE PLUS GRANDE FIERTÉ ?
Être une personne de terrain, offrir un service de première nécessité que les gens attendaient depuis longtemps. Et quand les anciens du village viennent vous embrasser pour cela, cela peut paraître anodin mais c’est une grande fierté.
Être une personne de terrain, offrir un service de première nécessité que les gens attendaient depuis longtemps, est notre plus grande fierté.
– Christophe Leger
QUAND AVEZ-VOUS REJOINT LE PACTE MONDIAL DES NATIONS UNIES ET POURQUOI ?
Nous avons rejoint le Pacte mondial en 2010 car les Dix Principes correspondaient à nos valeurs. On travaillait déjà avec les Nations Unies. Nous avons suivi l’Accélérateur Climat et l’Accélérateur PME. Cela nous a permis de fournir un cadre pour nous améliorer. Nous couvrons d’ailleurs plus de la moitié des ODD de par notre activité liée au développement durable. Nous sommes également certifiés Qualité ISO 9001 et en 2021 nous avons été certifiés ISO 14 001, standard visant à mesurer notre impact sur l’environnement.
Vergnet Hydro en chiffres
– 50 millions de personnes ont bénéficié de nos installations
– 1 million de personnes de plus chaque année ont accès à l’eau grâce à nos activités
– Nous sommes présents dans plus de 20 pays d’Afrique subsaharienne
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