ODD 5 – Égalité entre les sexes

Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles

L’ODD 5 concerne l’égalité entre les sexes et vise à mettre fin à toutes les formes de discrimination et de violence contre les femmes et les filles dans le monde entier. Pour y parvenir, il vise à lutter contre les violences qui leur sont faites (exploitation sexuelle, mariage précoce, mutilations génitale…) ; à assurer les soins de santé sexuelle et procréative ; à garantir l’égal accès aux fonctions de direction mais aussi aux ressources économiques, financières ou naturelles ; et à revaloriser la place des travaux non marchands – notamment domestiques – qu’elles assurent.

Il encourage aussi le prisme du genre dans la mise en place des politiques publiques pour permettre l’effectivité de l’égalité entre les sexes. Comme pour les autres objectifs, cet ODD ne peut être atteint qu’en travaillant sur de nombreux autres (lutte contre la pauvreté, contre le changement climatique, promotion du bien-être et de la santé…). Inversement, cet ODD transversal rend possible la réalisation de nombreux ODD (réduction des inégalités, paix, coopération…).

Où en sommes-nous ?

EN FRANCE

L’atteinte de l’égalité entre les sexes n’est pas une évidence pour la France selon le dernier rapport du SDSN. Si le planning familial fonctionne bien et que l’on observe une réduction des écarts entre les femmes et les hommes dans l’éducation, le travail ou la vie politique, des efforts restent à faire sur les écarts de salaire qui s’aggravent, notamment dans certains secteurs comme la tech. Si l’on observe les indicateurs nationaux retenus par l’INSEE (violences faites aux femmes et égalité professionnelle tout au long de la vie), les femmes gagnent en 2019 encore 16,5% de moins en moyenne que les hommes et elles ne comptaient que pour 24,5% des cadres dirigeants (21,5% en 2010). Adoptée en 2011, la loi Copé-Zimmermann a imposé aux grandes entreprises au moins un tiers de femmes parmi les administrateurs dirigeants et au moins 40% pour les administrateurs non-exécutifs. Cela a notamment permis à la France de s’imposer comme cheffe de file au niveau européen sur la question de l’égalité entre les femmes et les hommes.

DANS LE MONDE

Au rythme actuel, nous ne sommes pas en voie d’atteindre l’égalité des sexes d’ici à 2030 et « les répercussions sociales et économiques de la pandémie ont rendu la situation encore plus sombre », selon le dernier rapport de l’ONU. Il faudrait ainsi encore 40 ans pour que les femmes et les hommes soient représentés sur un pied d’égalité parmi les dirigeants politiques nationaux et 132 ans pour combler l’écart économique mondial entre les hommes et les femmes (Global Gender Gap Report 2022). Encore plus d’une femme sur quatre de 15 ans et plus a subi des violences de la part d’un partenaire intime au moins une fois dans sa vie. Et la protection des droits des femmes à la terre et à la propriété est encore loin d’être garantie dans l’ensemble des pays du monde.

Indicateurs de suivi internationaux 

Que peut faire le secteur économique pour y contribuer ?

Les entreprises ont leur rôle à jouer dans l’égalité entre les sexes à travers les politiques de non-discrimination (voire de discrimination positive) à l’emploi et des salaires mais aussi dans la promotion des femmes à des postes de direction. En France, l’index égalité femmes-hommes demandé pour les entreprises de plus de 50 salariés montre une marge de progression sur les écarts de rémunération ou le traitement des femmes dans l’entreprise face à la maternité. Plusieurs grandes entreprises travaillent aussi, notamment via des programmes philanthropiques, à un meilleur accès des femmes à la formation scientifique, technique et numérique. La diversité des conseils d’administration et des COMEX est aussi scrutée par les investisseurs qui créent des fonds thématiques valorisant les entreprises ayant une politique efficace d’égalité entre les sexes. Le secteur financier peut aussi favoriser l’autonomisation des femmes à travers un meilleur accès des femmes au crédit et aux différentes formes de financement, notamment pour développer l’entreprenariat féminin.

Enfin, le secteur privé peut aussi agir sur les violences faites aux femmes à travers des programmes de lutte contre le harcèlement sexuel au travail mais aussi contre les violences faites aux femmes dans la sphère domestique. Le lieu de travail est souvent le seul lieu sûr pour les victimes mais la violence domestique et le harcèlement sexuel entravent la pleine et égale participation des femmes au marché du travail. La Convention n°190 sur la violence et le harcèlement (2019) de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) note notamment que « la violence et le harcèlement sont incompatibles avec la promotion d’entreprises durables et ont un impact négatif sur l’organisation du travail, les relations sur le lieu de travail, la motivation des travailleurs, la réputation de l’entreprise et la productivité ». Pour activement lutter contre les violences faites aux femmes, les entreprises peuvent instaurer des mesures pour prévenir la violence et identifier les risques, protéger les victimes de violence et élaborer des procédures de signalement et de soutien.

Pour aller plus loin

● Découvrir les Women Empowerment Principles du Pacte mondial et d’ONU Femmes

● Participer à l’accélérateur Target Gender Equality du Pacte mondial des Nations Unies

● Lire l’explication de l’ODD 5 par ONU femmes

● Utiliser le Gender gap analysis tool proposé par le Pacte mondial et ONU Femmes

● Lire la brochure Applying a Gender Lens to Sustainable Procurement (UN Global Compact, 2022)

● Voir le site de l’ONU

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