6 juin 2022
Le SDSN souligne la stagnation mondiale sur la route des ODD
Le Réseau des Solutions de développement durable des Nations unies (SDSN), partenaire du Pacte mondial Réseau France, vient de publier son rapport sur l’atteinte des Objectifs du développement durable à mi-parcours. Présidé par l’économiste Jeffrey Sachs, conseiller du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le réseau relève que les efforts internationaux pour atteindre ces objectifs ont diminué pour la seconde année consécutive.
« Cinquante ans après la première Conférence des Nations unies sur l’environnement qui s’est tenue à Stockholm en 1972, nous avons plus que jamais besoin des principes fondamentaux des ODD […] pour répondre aux défis majeurs de notre temps. […] Nous avons besoin d’une coopération mondiale pour mettre fin à la pandémie, négocier la fin de la guerre en Ukraine et assurer le financement nécessaire pour atteindre les ODD », estime Jeffrey Sachs à l’occasion du rapport du SDSN Europe.
La raison est liée à l’impact de la pandémie sur l’éradication de la pauvreté (ODD1), le travail décent et la croissance économique (ODD 8) sans oublier le manque de volonté manifeste concernant les objectifs sur le climat, la biodiversité et le développement urbain durable. Ce rapport sans concession pointe les responsabilités des États et leur manque d’ambition face aux défis de l’Agenda 2030 notamment du Brésil, de la Russie ou des USA (aucune RNV soumise). Si les pays scandinaves possèdent “les moins mauvais résultats” quant à l’atteinte des ODD, la France obtient malheureusement ses pires résultats en matière de consommation et de production responsable ou de lutte contre le changement climatique et ce malgré des efforts conséquents pour intégrer les ODD à ses politiques publiques. Elle se trouve ainsi en dessous des pays nordiques et d’autres pays du G20 comme l’Allemagne, l’Argentine ou le Japon.
En dépit de ce constat peu encourageant, de nouveaux types d’action sont menés contre les émissions importées, qui sont une part importante de l’empreinte des pays développés. De nombreux instruments et règles sont en cours de discussions dans l’UE, tandis que la Suède est devenue le premier pays à annoncer vouloir mettre en place un objectif de réduction des émissions importées. Le SDSN identifie quatre priorités pour lutter contre ces émissions importées : hausse du financement du développement et du climat, s’appuyer sur la coopération technique et la diplomatie des ODD, utiliser des objectifs et instruments nationaux pour déterminer les impacts de la consommation nationale sur d’autres pays, et enfin, un renforcement des systèmes de suivi et de données.
Pour réussir le défi des ODD, le SDSN a calculé qu’il fallait environ 1.000 milliards de dollars chaque année d’ici 2030, le SDSN propose ainsi 6 solutions pour y parvenir avec l’augmentation de la fiscalité sur les revenus, l’accroissement des emprunts des institutions internationales de financement du développement et l’augmentation de l’aide au développement. La restructuration de la dette des pays les plus endettés est également essentielle avec un prolongement des échéances et une réduction des taux d’intérêts.