13 décembre 2023
Un accord historique à la COP28 sur une « transition hors des énergies fossiles »
Les pays participants à la COP28 se sont accordés dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 décembre sur un texte final appelant à la « transition hors des énergies fossiles ». L’accord ne mentionne pas explicitement le terme de « sortie » des énergies fossiles mais représente une avancée pour l’accélération de l’action climatique mondiale.
Près de 200 pays participant au Sommet de la COP28 à Dubaï ont conclu un accord ce mercredi 12 décembre visant à réduire la consommation mondiale d’énergies fossiles afin de prévenir les conséquences les plus graves du changement climatique.
« Nous devons être fiers de cette réussite historique », a déclaré le président de la COP28, le Sultan Ahmed Al Jaber.
Cet accord, conclu lors des dernières heures de la conférence et après deux semaines de négociations intenses, devrait envoyer un signal fort aux investisseurs et aux décideurs politiques. Le monde se veut uni dans sa volonté de ne plus consommer des énergies fossiles – dernier rempart pour éviter l’aggravation du réchauffement climatique.
L’accord appelle spécifiquement à “abandonner les énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, afin de parvenir à la neutralité carbone mondiale en 2050, conformément aux recommandations scientifiques”. Il prévoit également de tripler la capacité des énergies renouvelables au niveau mondial d’ici à 2030, de réduire l’utilisation du charbon et d’accélérer les technologies de captage-stockage du carbone, qui permettent d’assainir les industries difficiles à décarboniser.
Il s’agit du premier texte à portée internationale stipulant clairement la fin éventuelle de l’ère pétrolière. Les pays participants à la COP se sont félicités de cette mention. Plus d’une centaine d’entre eux, dont les États insulaires les plus vulnérables, avaient fait pression pour que l’accord indique clairement une « sortie progressive » (« phase out ») de l’utilisation du pétrole, gaz et charbon.
Leur proposition a fait face à l’opposition massive de l’Arabie Saoudite et de l’OPEP, le groupe des pays producteurs de pétrole, ce qui a poussé le sommet à jouer les prolongations pendant près d’une journée jusqu’au dénouement de mercredi. L’OPEP estimait que le monde pouvait réduire ses émissions de gaz à effet de serre sans renoncer à des combustibles spécifiques, notamment grâce aux technologies de captage de carbone .
« L’ère des énergies fossiles doit se terminer, et elle doit se terminer avec justice et équité », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, peu après la signature de l’accord.
Dans un « monde fracturé et divisé, la COP28 peut montrer que le multilatéralisme reste notre meilleur espoir de relever les défis mondiaux », a-t-il ajouté.