29 novembre 2023
L’UNEP publie son rapport 2023 sur les émissions de gaz à effet de serre
Alors que la COP28 débute ce jeudi, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP) a publié son rapport annuel sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions. Ce document viendra alimenter les discussions lors de la COP28, notamment pour ce qui est du contenu des prochaines contributions nationales déterminées.
Le Programme des Nations unies pour l’environnement publie la 14e édition de son rapport annuel sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions (Emissions Gap Report), et ce dans un contexte particulièrement critique. En effet, l’année 2023 est en passe de devenir la plus chaude jamais enregistrée, avec une accélération inquiétante du nombre de records climatiques battus et de leur ampleur. Comme indiqué, déjà 86 jours ont été enregistrés en 2023 avec des températures dépassant de 1,5 °C les niveaux préindustriels. Non seulement ce mois de septembre a été le mois le plus chaud jamais enregistré, mais il a dépassé le précédent record de 0,5 °C, avec des températures moyennes mondiales de 1,8 °C au-dessus des niveaux préindustriels.
Le rapport montre que l’évolution des contributions déterminées au niveau national (CDN) a été négligeable depuis la COP27, et bien que l’ambition des CDN ait été renforcée depuis l’adoption de l’Accord de Paris lors de la COP21 en 2015, cela n’a pas suffi à réduire l’écart d’émissions pour 2030. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ont atteint le niveau record de 57,4 milliards de tonnes de CO2 en 2022, augmentant de 1,2 % (0,6 GtCO2) par rapport à l’année précédente. Ce taux est légèrement supérieur au taux moyen de la décennie précédant la pandémie de COVID-19 (2010-2019), au cours de laquelle la croissance des émissions de GES a été en moyenne de 0,9% par an.
Dans l’état actuel des choses, la mise en œuvre intégrale des contributions déterminées au niveau national inconditionnelles faites dans le cadre de l’Accord de Paris mettrait davantage le monde sur la voie vers une hausse des températures à 2,9 °C par rapport aux niveaux préindustriels au cours de ce siècle. La mise en œuvre intégrale des CDN conditionnelles ramènerait cette hausse à 2,5 °C. Même le scénario le plus optimiste, c’est-à-dire une mise en œuvre intégrale des CDN conditionnelles et des engagements à zéro émissions nettes, n’aurait quant à lui que 14% de chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Le rapport aborde également la question de la transformation du secteur énergétique dans le but d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, rappelant que la production et la consommation d’énergie représente 86% des émissions de CO2 dans le monde, celles-ci étant engendrées à 37% par le charbon, 29% par le pétrole et 20% par le gaz. Sur leur durée de vie totale, les émissions potentielles de toutes les infrastructures d’extraction de charbon, de gaz ou de pétrole existantes pourraient atteindre 936 milliards de tonnes de CO2, soit 3,5 fois plus que le budget permettant de limiter le réchauffement à 1,5 °C.
L’UNEP exhorte ainsi les pays avec les plus grandes capacités économiques, et historiquement le plus de responsabilités pour les émissions de CO2 à mettre en œuvre des actions rapides et beaucoup plus ambitieuses, et accompagner la transition des pays à faible revenus.