13 septembre 2023
Retour sur le Sommet africain pour le climat
Le premier Sommet africain pour le climat qui avait lieu à Nairobi, la capitale kenyane, du 04 septembre au 13 septembre, avait pour but de trouver des solutions innovantes en matière de croissance verte et de financement du climat pour l’Afrique et le monde.
Les dirigeants africains ont appelé à faire fructifier le potentiel du continent dans la lutte contre le réchauffement climatique, via les investissements et une réforme du système financier international. Pour le contexte, environ un cinquième de la population mondiale vit en Afrique. Pourtant, à ce jour, seuls 3 % des investissements mondiaux dans l’énergie y sont réalisés. Soit 76 milliards de dollars en 2023 (près de 71 milliards d’euros), selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui déplore une telle asymétrie.
Le sommet africain pour le climat a abouti sur la « Déclaration de Nairobi ». Une proposition africaine commune appelant à un régime mondial de taxation carbone sur les secteurs émetteurs de gaz à effet de serre tels que les combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation afin de financer la croissance verte sur le continent. Les dirigeants africains se sont également engagés à développer les énergies renouvelables, tout en insistant pour que la communauté internationale respecte ses propres engagements en matière de climat. Ils ont également exhorté les banques multilatérales à faire leur part en allégeant le fardeau de la dette de l’Afrique et en investissant dans le potentiel du continent.
« Le sujet majeur (…) est l’opportunité sans équivalent que l’action climatique représente pour l’Afrique », a déclaré M. Ruto dans son discours inaugural : « Pendant très longtemps, nous n’avons fait que regarder cette question, il est temps de nous lancer (…). L’Afrique détient la clé pour accélérer la décarbonation de l’économie mondiale. Nous ne sommes pas seulement un continent riche en ressources, nous sommes une puissance au potentiel inexploité, désireuse de s’engager et d’être compétitive équitablement sur les marchés mondiaux », a-t-il estimé.
Le sommet africain pour le climat a fait émerger un consensus, l’Afrique a un rôle essentiel à jouer. Dans son discours d’introduction, le président William Ruto du Kenya déclarait “[qu’] en Afrique, nous pouvons devenir un pôle industriel vert qui aide les autres régions à atteindre leurs stratégies de neutralité carbone d’ici 2050 [ce qui] est non seulement bénéfique pour l’Afrique, mais aussi pour le reste du monde.” L’économiste Fatih Birol, président de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) rappelait quant à lui l’énorme potentiel solaire du continent pour réduire sa pauvreté énergétique et notait que la demande mondiale en pétrole n’allait pas beaucoup plus augmenter car la transition énergétique est engagée – notamment dans le secteur des transports.
Plusieurs annonces ont été faites pendant le sommet :
- Les Emirats arabes unis annoncent plus de 4,1 milliards d’euros d’investissement dans les énergies vertes en Afrique
- Les Etats-Unis promettent 30 millions de dollars pour la sécurité alimentaire en Afrique
- La Banque africaine de développement s’est également engagée à fournir 25 milliards de dollars pour le financement climatique d’ici 2025
Les pays africains sont préparés avec cette « Déclaration de Nairobi » à proposer une solution africaine commune aux discussions sur la fin des énergies fossiles lors de la prochaine Conférence des parties (COP28) à Dubaï, du 30 novembre au 12 décembre.