5 juin 2023
La pollution plastique au cœur de l’actualité onusienne
Nous célébrons en ce 5 juin la journée mondiale de l’environnement. La pollution plastique en est le thème pour 2023, alors que se tenait la semaine dernière à Paris le second round de négociations pour un futur traité international contre la pollution plastique.
Nos modes de production et de consommation du plastique polluent toujours plus la planète. Ce sont quelques 11 millions de tonnes de plastiques par an qui se déversent dans les océans, sur les plus de 400 millions de tonnes produites, une fois sur deux pour un usage unique. Des efforts de recyclage sont mis en place mais à échelle seulement 10% de la production mondiale est concernée. Entre impact grandissant sur la biodiversité et pollution à un niveau désormais microscopique (les microplastiques se retrouvent désormais dans la nourriture, l’eau, l’air, et jusque dans notre sang), les Nations unies poursuivaient la semaine dernière, à Paris, les négociations pour un futur traité international contre la pollution plastique.
Le projet d’élaborer ce traité fut lancé lors de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement en 2022. Depuis, un comité intergouvernemental de négociation (CIN) sur la pollution plastique a déjà réuni les États membres de l’ONU fin 2022 à Punta del Este, en Uruguay. Cette première session de négociations (CIN-1) avait pour but de mettre en place l’organisation des futurs pourparlers et de définir le périmètre d’application du futur traité : pollution plastique, y compris dans l’environnement marin mais sans s’y limiter, sur tout le cycle de vie des plastiques.
La deuxième session de négociations (CIN-2) devait voir les États rentrer dans le vif du sujet et s’est clôturée sur une dynamique positive. Les débuts étaient pourtant poussifs sur la forme, la question de statuer soit par consensus soit par majorité pour toute décision dans le cadre du traité n’ayant malheureusement pas été tranchée. Au sortir des cinq jours de négociations, les États ont finalement pu présenter leurs positionnements sur tous les points de fond de l’agenda, avec cependant une opposition nette sur le niveau d’ambition du futur traité : améliorer seulement la gestion des déchets plastiques et/ou réduire la production ? Prévoir un caractère contraignant ou volontaire des mesures ? Deux questions majeures opposant les plus gros pays producteurs de plastiques aux autres.
Un mandat pour des travaux “intersessions” a également été accordé aux CIN qui devra proposer une première version du futur texte en amont de la prochaine session de négociations qui aura lieu en novembre 2023 à Nairobi au Kenya.