24 mars 2023
Le GIEC publie son sixième rapport de synthèse pour guider la planète vers sa survie
Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat a publié son 6e rapport de synthèse ce lundi 20 mars à la suite de la session d’approbation des représentants de ses 195 pays membres. Ce rapport finalise le sixième cycle de travail du GIEC, ouvert de 2015 à 2023, et synthétise les travaux du groupe sur cette période.
Le GIEC organise ses travaux en cycles d’évaluation du climat, et le sixième d’entre eux touche à sa fin. Depuis 2015, il a vu naître la publication de trois rapports spéciaux (Réchauffement planétaire de 1.5°C, Changement climatique et terres émergées, Rapport spécial sur les océans et la cryosphère,) ; mais surtout du rapport d’évaluation “AR 6”, lui-même divisé en trois volets (un par groupe de travail du GIEC : aspects scientifiques du changement climatique, adaptation au changement climatique, atténuation du changement climatique) :
- Le premier volet, Changement climatique 2021 : les éléments scientifiques, sorti en août 2021 ;
- Le second volet, Impacts, adaptation et vulnérabilité, sorti en février 2022 ;
- Le troisième volet, Atténuation du changement climatique, sorti en avril 2022.
Le rapport de synthèse dont il est question ici, Rapport de synthèse AR6 : Changement climatique 2023, résume l’ensemble des publications ci-dessus, les trois volets de l’AR6 comme les rapports spéciaux. Il sera la base scientifique de référence pour le premier bilan mondial de l’Accord de Paris lors de la COP28 à Dubaï en novembre-décembre 2023.
Cette synthèse valide plusieurs constats sur l’urgence climatique à laquelle la Terre fait face. Elle établit le fait que les activités humaines, à travers leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), ont sans aucun doute causé le réchauffement climatique, qui s’est encore accentué, faisant de la décennie courant de 2011 à 2020 la plus chaude jamais enregistrée. Dans l’état actuel, la limite de réchauffement global à +1.5°C par rapport à l’ère préindustrielle sera atteinte dès le début des années 2030, avec une consommation complète du budget carbone correspondant. Un réchauffement global de +2.4 à +3.5°C serait alors prévu à la fin du siècle. Le réchauffement climatique impacte déjà des milliards d’êtres humains et met en péril à une échelle mondiale les aspects de sécurité alimentaire, d‘accès à l’eau, de santé, de stabilité économique et de préservation de la biodiversité.
Pour autant, le GIEC rappelle que les options pour réduire rapidement les émissions et s’adapter existent, sont efficaces et connues, mais met en garde sur la nécessité d’une action immédiate dans tous les secteurs, faute de quoi la fenêtre d’un réchauffement à +1.5/+2°C se refermera rapidement. Chaque degré compte substantiellement. La réduction drastique du recours aux énergies fossiles, le développement du solaire et de l’éolien ou l’élimination directe du CO2 dans l’atmosphère sont évoquées. Comme étudié dans le troisième volet de l’AR96, la réduction de la demande, la sobriété et la transformation de nos modes de consommation sont essentiels.
António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a qualifié ce rapport de synthèse de “guide de survie pour l’humanité et de guide pratique pour désamorcer cette bombe à retardement” que représente le réchauffement climatique.