20 février 2023
Urgence et espoir : les priorités du Secrétaire général de l’ONU pour 2023
Dans son discours à l’Assemblée des Nations Unies à New York, Antonio Guterres a présenté ses 7 priorités pour 2023. Pour le Secrétaire général, « l’heure n’est pas aux petites retouches ».
« Nous avons l’obligation d’agir, en profondeur et de manière systémique » a déclaré Antonio Guterres lors de la présentation des 7 priorités pour l’année 2023 qui s’annonce charnière. « Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard » a martelé le chef de l’ONU avant de détailler les priorités pour l’organisation.
En premier lieu, le droit à la Paix, en rappelant le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, António Guterres a assuré qu’au 21ème siècle, les droits de l’homme au sens large constituent une feuille de route pour sortir de l’impasse. Le Secrétaire général de l’ONU a affirmé que le Nouvel Agenda pour la paix vise à maximiser le pouvoir rassembleur de l’ONU en tant que plate-forme pour de larges coalitions et une diplomatie efficace, comme lors de l’Initiative céréalière de la mer Noire ou de la visite d’une délégation de l’ONU en Afghanistan pour les droits des femmes.
Les droits sociaux et économiques figurent également au rang de priorité pour 2023, M. Guterres a déploré l’échec du système financier international et appelé, mieux qu’à son évolution, à une transformation radicale, dans un monde ou les coûts d’emprunts sont cinq fois plus élevés pour les pays vulnérables. En somme un nouveau Bretton Woods qui donnerait une voix plus grande aux pays en développement dans les institutions financières mondiales. Pour le Secrétaire général, les banques multilatérales de développement devraient multiplier leur impact en mobilisant leurs fonds et les investisseurs privés dans la capacité des pays en développement à atteindre les objectifs de développement durable.
Le droit à un environnement propre, sain et durable pour tous est également au cœur des priorités de l’ONU avec la perspective sombre d’une augmentation des températures de 2,8 degrés Celsius, le chef de l’ONU a appelé à mettre fin mettre fin à la guerre impitoyable, implacable et insensée contre la nature, à l’étouffement des océans et à la « surconsommation vampirique de l’eau » et à se concentrer sur deux priorités urgentes : la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la réalisation de la justice climatique.
M Guterres a insisté sur l’importance de la mise en œuvre de partenariats pour des transitions énergétiques et a proposé un Pacte de solidarité climatique dans lequel tous les grands émetteurs de gaz à effet de serre font un effort supplémentaire pour réduire les émissions, et les pays les plus riches mobilisent des ressources financières et techniques pour soutenir les économies émergentes à réaliser l’objectif de 1,5 degré Celsius.
Le Secrétaire général souhaite ainsi que, toutes les entreprises, villes, régions et institutions financières qui ont pris un engagement net zéro à l’horizon 2050 présentent leurs plans de transition avec des objectifs crédibles et ambitieux pour 2025 et 2030. Les pays développés devront tenir la promesse de 100 milliards de dollars faite aux pays en développement et les acteurs à faire de la COP28 « un moment de vérité collectif ».
« L’action climatique, a-t-il déclaré, est la plus grande opportunité du 21ème siècle pour faire avancer tous les objectifs de développement durable ».
Le respect des droits culturels constitue l’une des priorités des Nations Unies pour 2023 : les minorités ethniques et religieuses, les réfugiés, les migrants, les peuples autochtones et la communauté LGBTQI+ sont, selon le Secrétaire général de l’ONU, de plus en plus la cible de la haine, en ligne et hors ligne. Des dérives fomentées ou attisées par des personnalités politiques qui transforment les différences culturelles en conflit et par des algorithmes qui amplifient les idées toxiques au nom d’un modèle économique. M. Guterres a affirmé la nécessité de s’appuyer sur le nouveau code de conduite pour l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques inclus dans « Notre programme commun ».
« L’Organisation des Nations Unies s’opposera à un retour du patriarcat et continuera de défendre les droits des femmes et des filles partout dans le monde », c’est une déclaration forte du Secrétaire général pour signifier l’importance de cette priorité pour les Nations Unies. Cette discrimination mondiale systématique, omniprésente entrave le développement de chaque pays. M. Guterres a cité le combat des femmes en Iran ou en Afghanistan.
Le soutien aux droits civils sont aussi prioritaires selon Antonio Guterres : parfois sous le coup de lois répressives et de nouvelles technologies de contrôle des individus, d’abus envers les militants des droits humains, « l’espace de la société civile disparaît sous nos yeux » et donc la démocratie. Le Secrétaire général a appelé à renforcer le soutien aux lois et politiques qui « protègent les droits à la participation et à la liberté d’expression ».
Les « droits négligés des générations futures » représentent la dernière priorité énoncée par le Secrétaire général, ne pas oublier les nouvelles générations et les inclure dans les décisions sont un signe de bonne gouvernance, cette question sera au cœur du Sommet de l’avenir de l’an prochain sur les questions planétaires.
L’ensemble de ces priorités sont recouvertes par l’Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable, c’est pourquoi le Sommet des ODD de septembre sera, pour lui, la pièce maîtresse de 2023. Le Pacte mondial de l’ONU et le Pacte mondial Réseau France y contribueront en tant qu’initiative spéciale de l’ONU à destination du secteur privé.