8 février 2023
La transition écologique, une chance pour l’emploi des jeunes
L’Organisation internationale de Travail (OIT) a dessiné dans un rapport quelques perspectives concernant l’emploi des jeunes en lien avec la transformation écologique.
Le rapport Tendances mondiales de l’emploi des jeunes – Investir dans la transformation de l’avenir des jeunes pose plusieurs diagnostics. La crise du COVID‑19 a exacerbé les nombreux défis auxquels sont habituellement confrontés les jeunes sur le marché du travail. En effet, la perte des compétences de base en matière de lecture, d’écriture et de calcul, mais aussi dans d’autres disciplines à cause des divers confinements, a eu un impact direct sur l’apprentissage futur des élèves, et donc sur leur préparation à la vie et au travail.
Le rapport avance ainsi qu’entre 2019 et 2020, les 15‑24 ans ont connu un pourcentage de perte d’emploi bien plus élevé que les adultes (entendus comme les personnes de 25 ans et plus). Beaucoup d’entre eux sont alors sortis du marché du travail, ou n’ont tout simplement pas réussi à y entrer, et ce, en raison de l’énorme difficulté à chercher et à conserver un emploi alors que des mesures de confinement et de restriction étaient imposées par de nombreux gouvernements et que les employeurs subissaient des pertes massives de revenu en raison des fermetures d’entreprises. Par ailleurs, les fortes baisses du revenu familial et le recours des établissements scolaires à l’enseignement à distance ont rendu beaucoup plus difficile la poursuite des études et de la formation pour nombre de jeunes. Par conséquent, le nombre déjà élevé de jeunes sans emploi et ne suivant ni étude ni formation (NEET) a encore augmenté en 2020. L’OIT évalue à environ 4 millions de jeunes chômeurs supplémentaires en 2020, ceci ne rend d’ailleurs pas compte pleinement de l’impact de la crise sur le marché du travail, loin de là. L’emploi mondial des jeunes a ainsi connu une diminution de 34 millions de postes entre 2019 et 2020.
Quelles pistes pour aider l’emploi des jeunes ?
L’OIT avance plusieurs solutions ou scénarios qui demandent des orientations politiques énergiques et des investissements massifs dans la transition des modèles. Le rapport précise que ce sont en particulier les secteurs économiques «verts», «bleus», du numérique, de l’économie orange (l’architecture, les arts visuels et les arts du spectacle, l’artisanat ainsi que les jeux vidéo) et enfin des soins et services aux personnes qui offrent aux jeunes le meilleur potentiel d’emplois décents tout en contribuant à des ODD essentiels, tels que les objectifs n°5 (« Égalité entre les sexes »), n°8 (« Travail décent et croissance économique »), n°9 (« Industrie, innovation et infrastructure »), n°13 (« Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques ») et no 14 (« Vie aquatique »).
Pour l’OIT, il est important de veiller à ce que les jeunes s’impliquent activement et que leurs besoins soient pris en compte dans la conception et la mise en œuvre de politiques volontaristes relatives au marché du travail et au développement des compétences pour aider les travailleurs à s’orienter vers de nouvelles professions et de nouveaux emplois. Il convient également de placer au cœur des politiques de reprise économique les problèmes liés à la protection sociale, au chômage, à l’inactivité et à la précarité des jeunes.
Les adhérents du Pacte mondial Réseau France sont par exemple mobilisés pour l’emploi des jeunes avec des initiatives communes comme 100 chances, 100 emplois. Le Pacte mondial Réseau France aura une attention particulière sur l’enjeu de la jeunesse durant les prochains mois.