23 décembre 2022
Un partenariat pour le développement durable du continent africain
L’Afrique est un continent à très fort potentiel de croissance. Il dispose de nombreuses ressources naturelles, d’une démographie dynamique et d’économies en expansion. Malgré ses forces, l’Afrique fait face à de nombreux défis. Les interactions entre le changement climatique, les pandémies, la faim, les conflits et les déplacements de populations menacent d’étouffer le potentiel du continent, notamment au Sahel et dans la Corne de l’Afrique. En outre, au rythme actuel, il faudra probablement près de 100 ans pour parvenir à l’égalité entre les sexes en Afrique subsaharienne[1].
Pour relever ces défis, l’Afrique doit pouvoir compter sur son secteur privé. Les entreprises ont un rôle central à jouer pour l’atteinte des Objectifs de développement durable à l’échelle du continent, notamment pour l’ODD 5 (égalité entre les sexes), l’ODD 8 (travail décent et croissance économique) et l’ODD 13 (mesures relatives à la lutte contre le changement climatique). Ainsi, il est préoccupant de constater que les PME, qui représentent 90 % des entreprises africaines, accusent un retard important par rapport aux grandes entreprises en ce qui concerne la prise en compte du développement durable dans leurs activités. En plus de pénaliser la trajectoire des pays africains, ces lacunes sanctionnent directement les PME. En effet, les attentes des consommateurs et des investisseurs ainsi que la création de nouveaux cadres internationaux[2] renforcent les exigences des entreprises multinationales. Si elles n’apprennent pas à intégrer des pratiques sociales, environnementales et de gouvernance robustes, les PME africaines manqueront des occasions de s’engager dans les chaînes d’approvisionnement internationales.
Situé à l’intersection des Nations Unies et du secteur privé, le Pacte mondial des Nations Unies occupe une position unique pour permettre aux entreprises de contribuer de manière significative au développement durable de l’Afrique. Pour catalyser les efforts, le Pacte mondial a lancé une stratégie pour l’Afrique qui vise à accroître sa présence sur le continent et à développer de nouveaux programmes adaptés aux spécificités locales. Le Pacte mondial supervise actuellement dix réseaux locaux en Afrique, dont quatre dans des pays francophones : République démocratique du Congo, Maroc, Tunisie et Maurice/Région de l’océan Indien (qui couvre Maurice, Madagascar, les Seychelles et les Comores). La stratégie pour l’Afrique prévoit un plan d’expansion dans plusieurs pays du continent, y compris dans cinq pays francophones : Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Sénégal et République du Congo. Ainsi, dans le cadre de sa stratégie pour l’Afrique, le Pacte mondial renforcera les capacités de ses réseaux locaux existants et en développera de nouveaux afin d’être un acteur incontournable de la transformation durable des entreprises africaines.
Pour mener à bien cette stratégie, le Pacte mondial des Nations Unies travaille avec de nombreux acteurs publics et privés. C’est à cette occasion que le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français a souhaité apporter son soutien à la stratégie pour l’Afrique du Pacte mondial. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre de priorités communes aux deux institutions. En effet, le Parlement français a adopté, en 2021, la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales qui met l’accent sur le développement inclusif et la lutte contre les inégalités. En utilisant les Objectifs de développement durable comme boussole, la France s’est engagée à augmenter son budget d’aide au développement, en mettant un accent particulier sur les pays africains. Pour ce faire, la France soutient notamment le développement des PME africaines comme l’illustrent Choose Africa, porté par le Groupe AFD, et l’Alliance pour l’Entrepreneuriat en Afrique, lancée à l’occasion du Sommet sur le financement des économies africaines (SFEA) en mai 2021. Ainsi, le soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères permettra de renforcer et de valoriser le rôle des entreprises dans la réalisation de l’Agenda 2030.
[1] World Economic Forum (2022). Global Gender Gap Report 2022. WEF_GGGR_2022.pdf (weforum.org)
[2] tels que la proposition de directive de l’Union européenne sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de droits de l’Homme et d’environnement dans les chaînes de valeur mondiales. https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52022PC0071&from=EN