30 novembre 2022
L’OMS et l’OIT appellent à de nouvelles mesures pour s’attaquer aux problèmes de santé mentale au travail
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation internationale du travail (OIT) ont appelé en cet automne 2022 à des mesures concrètes pour répondre aux problèmes de santé mentale dans la population active.
La santé mentale au travail se dégrade au niveau mondial et particulièrement depuis la crise de la COVID 19 : le dernier rapport de l’OMS sur la santé mentale dans le monde (résumé), publié en juin 2022 indique que 15 % des adultes en âge de travailler ont connu un trouble mental. La question du travail constitue un amplificateur des problèmes sociétaux plus larges qui ont un impact négatif sur la santé mentale, notamment la discrimination et l’inégalité. L’intimidation et la violence psychologique constituent les principales plaintes liées au harcèlement au travail qui ont un impact négatif sur la santé mentale. Pourtant, discuter de la santé mentale ou la révéler reste un tabou dans les milieux professionnels et en entreprise.
L’OMS estime ainsi qu’environ 12 milliards de journées de travail sont perdues chaque année pour cause de dépression ou d’anxiété, ce qui coûte près de mille milliards de dollars à l’économie mondiale. L’Atlas de la santé mentale de l’OMS (en anglais) indique pourtant que seuls 35 % des pays déclarent disposer de programmes nationaux de promotion et de prévention de la santé mentale liée au travail.
Ainsi, les directives mondiales de l’OMS sur la santé mentale au travail recommandent des mesures pour lutter contre les risques pour la santé mentale tels que les charges de travail lourdes, les comportements négatifs et d’autres facteurs qui créent de la détresse au travail. Pour la première fois, l’OMS recommande une formation des dirigeants, afin de renforcer leur capacité à prévenir les environnements de travail stressants et à répondre aux travailleurs en détresse. Les directives recommandent de mieux prendre en compte les besoins des travailleurs souffrant de troubles mentaux, de proposer des interventions qui favorisent leur retour au travail et, pour ceux qui souffrent de troubles mentaux graves, de prévoir des interventions qui facilitent l’accès à un emploi rémunéré. Il est important de noter que les directives préconisent des interventions visant à protéger les travailleurs de la santé (les fameux travailleurs en première ligne lors de la crise de la COVID-19), de l’humanitaire et de l’urgence.
La note d’information conjointe de l’OMS et de l’OIT explique les directives de l’OMS en termes de stratégies pratiques pour les gouvernements, les employeurs et les travailleurs et leurs organisations, dans les secteurs public et privé. L’objectif est de soutenir la prévention des risques pour la santé mentale, de protéger et de promouvoir la santé mentale au travail, et de soutenir les personnes atteintes de troubles mentaux afin qu’elles puissent participer au monde du travail et s’y épanouir. L’investissement et le leadership seront essentiels à la mise en œuvre de ces stratégies, cette thématique sera également abordée dans notre GT Droits Humains pour l’année 2023.