25 novembre 2022
Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : ce que peuvent faire les entreprises
La violence à l’égard des femmes n’est pas une « affaire privée ». Les entreprises peuvent agir, comme le démontre une étude de l’OIT publiée pour l’occasion.
La Convention 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur le harcèlement et la violence au travail publiée en 2019 comporte une disposition sur la prise en compte des effets des violences domestiques et l’atténuation de leur impact dans le monde du travail : l’environnement de travail et l’entreprise peuvent agir pour aider les femmes et collaboratrices à sortir du piège ou de l’étau des violences.
En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Bureau de l’OIT pour la France a souhaité documenter les pratiques et les actions déployées par les entreprises françaises pour venir en aide à leurs salariées victimes de ces violences à travers une étude réalisée par Marie Noëlle Lopez ( New Bridges).
Cette étude souligne la prise en compte progressive de ce sujet dans les politiques de ressources humaines ainsi qu’un engagement croissant des entreprises et présente plusieurs bonnes pratiques ou engagement d’entreprises.
C’est par exemple L’Oréal, BNP Paribas, Sodexo, Kering aux côtés de l’association CARE qui ont soutenu publiquement l’émergence de la Convention 190 de l’OIT. C’est aussi Orange qui place la lutte contre les violences comme l’un des cinq axes de la politique égalité professionnelle femmes-hommes du groupe, que ce soit au niveau mondial ou en France, du fait du fort impact que les violences conjugales peuvent avoir sur l’environnement de travail. Orange a également pris un engagement mondial sur la lutte contre les discriminations et les violences à travers un accord mondial avec la fédération syndicale mondiale UNI Global Union.
L’Oréal à travers son programme « Share and care » réalise une sensibilisation mondiale sur le thème des violences faites aux femmes, le groupe de cosmétiques peut lister les actions que les équipes locales peuvent entreprendre pour soutenir les victimes, en les adaptant à leur contexte local, grâce notamment à des jours de congés ou des aménagements du temps de travail, des aides financières et de la mobilité professionnelle ou des mesures de sécurité sur les lieux de travail. On peut également citer Air France qui a rendu obligatoire un e-learning sur les violences faites aux femmes et le sexisme ordinaire pour les cadres et managers par le dernier accord égalité professionnelle.
Les entreprises agissent également contre le fléau des violences faites aux femmes à travers des partenariats comme celui d’EDF – Une Femme Un Toit – qui a conduit l’entreprise à monter des groupes de travail mêlant représentantes de l’association, RH, représentants du personnels, représentants du médico-social et managers pour explorer quels pouvaient être les axes de progrès ainsi que la mise en place d’une boîte à outils sur ce que pouvait faire l’entreprise en la matière.
Il est enfin essentiel de rappeler que la lutte contre les violences faites aux femmes se place dans l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) et notamment de la cible 5.2 : « Éliminer de la vie publique et de la vie privée toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles, y compris la traite et l’exploitation sexuelle et d’autres types d’exploitation ».