12 janvier 2024
L’ONU alerte sur l’impact négatif d’une faible croissance prolongée pour le développement durable
Le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA) a publié le 4 janvier un rapport sur la situation économique mondiale actuelle et les perspectives 2024. Celui-ci met en avant le ralentissement continu de la croissance économique mondiale, qui passerait de 2,7 % en 2023 à 2,4 % en 2024, freinant ainsi davantage le progrès vers l’atteinte des Objectifs de développement durable.
Après deux années marquées par une forte inflation, l’économie mondiale s’est finalement montrée plus résiliente que prévue, avec une croissance mondiale en hausse par rapport aux prévisions, et une inflation globale en baisse, estimée à 5,7 % en 2023, qui devrait atteindre 3,9 % en 2024.
Néanmoins, le rapport fait état d’une situation toujours instable, marquée par des risques à court terme et des vulnérabilités structurelles toujours notables. La croissance mondiale, déjà basse en 2023 (2,7 %), diminuera à nouveau en 2024 (2,4 %), et restera donc bien inférieure aux années pré-pandémie, caractérisées par une croissance supérieure à 3 %.
Cette croissance mondiale est par ailleurs marquée par des trajectoires très divergentes, avec un fort ralentissement dans les économies développées (bien que l’Europe devrait enregistrer une croissance de 1,2 % en 2024 contre 0,5 % en 2023). Cette divergence est davantage marquée dans les pays en développement, avec une croissance en hausse prévue en 2024 en Afrique et en Asie de l’Ouest, alors que la Chine devrait enregistrer une baisse de 0,6 points, tout comme l’Amérique latine.
Ce ralentissement prolongé de la croissance mondiale depuis maintenant plus de 4 ans, accompagnée d’un resserrement des conditions de crédit et d’une hausse des coûts d’emprunt, est donc un frein considérable à l’investissement. Cela, alors même que les besoins de financement de la transition écologique sont de plus en plus conséquents, notamment pour les pays à faibles revenus.
Le rapport met donc en avant la nécessité urgente de renforcer la coopération internationale pour stimuler la croissance et promouvoir la transition écologique, rappelant notamment la nécessité de tenir l’engagement de verser 100 milliards de dollars aux pays en développement pour accompagner leur action climatique.
Toujours en lien avec la lutte contre le changement climatique, le rapport évoque les risques d’une forte dégradation de l’économie mondiale d’ici 2100 sans davantage d’efforts pour inverser la tendance du réchauffement climatique. Le PIB mondial pourrait ainsi diminuer de 10 à 23% d’ici la fin du siècle.