Le développement durable en 12 dates clés
Retour sur 12 dates clés de l’évolution du concept de développement durable
Trop souvent perçu comme uniquement lié à l’écologie, le développement durable s’appuie pourtant sur trois piliers interdépendants : le social, l’environnement et l’économie. Le développement durable représente une façon d’organiser la société, la production, la consommation, de manière à répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.
Dans ce cadre, les Objectifs de développement durable (ODD) peuvent permettent aux entreprises de s’approprier plus concrètement les différentes dimensions du développement durable. Retour sur 12 dates clés de l’évolution du concept de développement durable, de ces prémisses, il y a plus de 70 ans jusqu’à aujourd’hui.
1951 : Rapport sur l’État de l’environnement dans le Monde
C’est au début des années 1950 que le tout premier rapport sur l’État de l’Environnement dans le Monde est publié par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) créée quelques années auparavant. Ce rapport marque alors le début de la recherche autour de la réconciliation entre économie et écologie.
1972 : Publication du rapport Meadows et Conférence des Nations Unies sur l’environnement à Stockholm
Commandé par le Club de Rome en 1972 à des chercheurs du MIT (Massachussetts Institute of Technology), le Rapport Meadows, ou “Les limites à la croissance (dans un monde fini)”, souligne l’incompatibilité entre croissance matérielle infinie et ressources finies.
S’ensuit la même année la Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain à Stockholm. Son objectif : examiner les liens entre développement et environnement afin de penser un modèle de développement économique qui puisse réconcilier économie et ressources. On parle alors du principe “d’éco-développement”, un pas supplémentaire vers le développement durable tel qu’on le connaît aujourd’hui.
1987 : Publication du rapport Brundtland
À la fin des années 1980, la Commission des Nations Unies pour l’environnement et le développement adopte et publie le Rapport Brundtland.
Ce rapport est à l’origine du terme “développement durable” et en donne une définition aujourd’hui encore employée : “Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs”. Le rapport plaide pour un développement économique prenant en compte les limites écologiques de la planète et les droits de l’homme. Il fait un lien entre les questions sociales, économiques, culturelles et environnementales, propres au développement durable.
1992 : Sommet de la Terre de Rio
Pour la première fois, 179 dirigeants des pays du monde se réunissent pour évoquer l’avenir de la planète. Un programme d’actions est alors signé et introduit des recommandations afin d’ancrer le développement durable autant au niveau local qu’international, c’est l’Agenda 21, (ou Action 21).
1995 : Sommet mondial sur le développement social à Copenhague
Ce sommet a réuni 186 pays soucieux de reconnaître officiellement l’importance universelle du développement social et de l’amélioration de la condition humaine. La déclaration adoptée à l’issue de cet événement établit que les sociétés ont pour rôle de « mieux répondre aux besoins matériels et spirituels des individus, de leurs familles et des communautés dans lesquelles ils vivent ». Elle liste 10 points autour de l’éradication de la pauvreté, l’atteinte du plein emploi, la justice, l’égalité, la solidarité ou encore l’intégration.
1997 : Protocole de Kyoto
La conférence de Kyoto a élaboré un protocole adopté par 180 États adhérant à la CCNUCC (Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, proposée par l’ONU au Sommet de Rio en 1992).
Ce protocole vise à fixer des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre grâce à des engagements juridiquement contraignants pour les pays industrialisés, considérés comme les plus pollueurs.
1998 : Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail
Adoptée par la Conférence internationale du Travail, cette Déclaration de l’OIT (Organisation internationale du Travail) constitue la référence internationale en matière de normes du travail dans le contexte de mondialisation.
Tout État membre de l’OIT ayant ratifié la convention de 1998, doit ainsi respecter la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective, l’élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire, l’abolition effective du travail des enfants et l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession. En 2022 a finalement été ajouté la notion de milieu de travail sûr et salubre à cette déclaration.
2000 : Lancement du Pacte Mondial et adoption des Objectifs du millénaire
Porté par l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, le Pacte Mondial des Nations Unies constitue un appel à la contribution de l’ensemble des entreprises au respect des droits humains, du droit du travail, de l’environnement et à la lutte contre la corruption.
La même année, 198 États adoptent la Déclaration du Millénaire des Nations Unies. Il s’agit d’un programme établissant un ensemble d’engagements et d’objectifs autour notamment de la lutte contre la pauvreté, la faim, l’illettrisme, la dégradation de l’environnement… Ces Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) étaient à atteindre avant 2015.
2011 : Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme
En 2011, après une décennie d’efforts, ces 31 principes sont adoptés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Élaborés par le Représentant spécial du Secrétaire général (RSSG) de l’ONU John Ruggie, les principes directeurs des Nations Unies sont les premières normes internationales autour des droits de l’homme dans le milieu des entreprises. Ils reconnaissent ainsi fondamentalement : l’obligation de protéger les droits de l’homme pour les États, la responsabilité des entreprises de protéger les droits de l’homme et l’accès à des voies de recours pour les victimes de non-respect de ces droits.
2012 : Sommet de la Terre Rio+20
À l’occasion des 20 ans du premier Sommet de la Terre, une seconde Conférence des Nations Unies sur le développement durable s’est tenue à Rio, 20 ans après la première. Celle-ci donnera naissance à une convention visant à élaborer des “Objectifs de développement durable”.
2015 : Adoption des ODD et COP21
À l’occasion du Sommet des Nations Unies sur le développement durable à New-York, les États membres de l’ONU ont été invités à échanger autour d’un programme de développement prenant la suite des Objectifs du Millénaire pour le développement adoptés en 2000. C’est ainsi que sont nés les Objectifs de développement durable (ODD) : 17 objectifs à atteindre d’ici 2030 permettant de poser un cadre commun pour un développement économique, social et environnemental durable, inclusif et équitable. Ils répondent aux défis mondiaux tels que la pauvreté, les inégalités, le réchauffement climatique, la dégradation de la biodiversité… et sont interconnectés.
Cette même année s’est déroulée la Conférence de Paris sur les changements climatiques, ou COP21, réunissant 195 pays. Après plusieurs jours de négociations, ’Accord de Paris sur le climat est validé par l’intégralité des participants qui s’engagent à de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C en visant la barre de 1,5°d’ici 2100. Cet accord implique notamment l’abandon progressif des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables.
2022 : Accord de Kunming-Montréal
Cet accord mondial a été négocié lors de la COP15 biodiversité à Montréal et pose un nouveau cadre mondial afin d’enrayer le déclin de la biodiversité. Les États signataires s’engagent à avoir mis sous protection 30 % des espaces terrestres et 30 % des mers, d’ici 2030. Également, 30 % des espaces dégradés devront être restaurés ou réhabilités. C’est l’objectif 30 x 30.
RSE mode d’emploi
Que couvre exactement la responsabilité sociale des entreprises ? Quelles sont les actions concrètes que peuvent mettre en œuvre ces mêmes entreprises ? À travers cette série d’articles, le Pacte mondial de l’ONU – Réseau France vise à apporter les clés de compréhension pour permettre aux entreprises de placer la responsabilité sociétale au cœur de leur stratégie.