Avantages et limites des labels RSE

Quels sont les avantages d’un label RSE ?

Consommateurs, prestataires, fournisseurs, investisseurs… Les parties prenantes se montrent de plus en plus sensibilisées aux enjeux de responsabilité des entreprises et affichent à ce titre de fortes attentes. Les nombreuses démarches RSE mises en place y répondent partiellement, car les parties prenantes exigent également des preuves et de la transparence. C’est en partie dans la labellisation que les entreprises peuvent trouver les réponses. Le label, défini par la Plateforme RSE comme « une attestation de garantie délivrée par une tierce partie qui caractérise la démarche RSE mise en œuvre par une entreprise au sens des lignes directrices ISO 26000 », représente pour une entreprise un gain de crédibilité et une mise en visibilité de la démarche RSE.

La labellisation offre des avantages à la fois dans son processus mais également dans sa communication. Pour les entreprises qui se sont lancées récemment dans la construction de leur démarche RSE, penser labellisation permet d’analyser ses activités au prisme de ses forces, faiblesses et impacts. Pour celles qui ont déjà formalisé leur stratégie RSE, la labellisation permet de mesurer le niveau de maturité sur ces sujets et de s’améliorer en continu, d’affiner sa démarche et sa feuille de route. Cela est également possible dans la mesure où la labellisation offre l’avantage de créer une communauté, de l’entraide, un réseau, et ainsi de partager et s’inspirer des bonnes pratiques.

La labellisation peut également apporter un avantage en termes de valorisation des engagements : elle permet de crédibiliser la démarche RSE et rendre compte de ses résultats. C’est un outil de communication à la fois interne, puisqu’il informe et fédère les collaborateurs autour d’un projet fort, et externe, auprès de l’ensemble des parties prenantes et d’éventuels financeurs. Dans ce sens, la labellisation peut représenter un levier de performance économique car elle permet de répondre aux exigences de certains clients et de se démarquer face à la concurrence. De plus, elle génère globalement un sentiment de confiance auprès des consommateurs, collaborateurs et candidats, puisqu’un label est un gage de qualité, d’engagement, qui signifie que l’entreprise a su répondre à un ensemble de critères ambitieux. Cependant, si le processus de labellisation constitue un atout communicationnel indéniable, il ne doit pas pour autant représenter la motivation première. En effet, l’obtention d’un label RSE doit s’accompagner d’une réelle réflexion de l’entreprise sur ses chaines d’approvisionnement et d’une profonde modification de son paradigme afin de remplir pleinement les objectifs de développement.Si la motivation première est d’obtenir un label comme atout communicationnel mais que l’entreprise ne remet pas en cause sa responsabilité sociale et environnementale contrairement à ce qu’elle clame, on lui la fera prendre, tôt ou tard, notamment devant de possibles poursuites judiciaires car elle n’a pas respecté les normes environnementales et sociales devenues lois pour certaines (devoir de vigilance…).

Quelles sont les typologies de labels ?

Il existe de très nombreux labels RSE dans le monde. Rien qu’en France, on en dénombre une quarantaine. Ces labels ne s’adressent pas tous aux mêmes cibles et peuvent être classés par typologie.

. Les labels généralistes : ils s’adressent à tout type d’entreprise et reposent sur l’ensemble des dimensions de la RSE. Ils permettent une prise de recul par rapport à sa démarche RSE. On peut citer par exemple le Label Engagé RSE (Afnor Certification) ou encore le label Lucie.

. Les labels sectoriels : ils reposent sur des enjeux spécifiques de secteurs d’activité, de la communication à la finance en passant par le BTP. Une grande partie des labels sont des labels sectoriels. Ils permettent aux entreprises de profiter d’un accompagnement en phase avec les défis de leur secteur. On peut citer par exemple le label des vignerons engagés ou le label Responsabilité & Santé (R&S).

. Les labels thématiques : ils se concentrent sur des piliers spécifiques de la RSE comme les achats, la gouvernance, l’environnement ou encore la diversité. Le label EnVol pour l’environnement, le label Égalité ou encore le label Numérique Responsable en sont des exemples.

. Les labels territoriaux : ils reposent sur la situation géographique des entreprises et intègrent généralement la notion d’impact territorial. Le label Bretagne 26000 ou Alsace Excellence en font partie.

Comment choisir son label RSE ?

Bien choisir les labels RSE sur lesquels se positionner implique de questionner ses objectifs et de sélectionner des cibles spécifiques. Ce choix doit dépendre de la taille de l’entreprise et de ses engagements, du secteur d’activité mais également de l’écosystème. Il est important de penser ce choix au regard de l’attractivité que suscitera potentiellement le label auprès des parties prenantes de l’entreprise.

Au vu du nombre de labels existants, il s’avère indispensable de questionner la fiabilité ainsi que la qualité d’un label avant de se lancer dans cette démarche. Il convient de commencer par s’interroger sur tout le processus de labellisation, les méthodes d’investigation, le référentiel et les conditions d’attribution.

Mieux vaut notamment sélectionner un label s’appuyant sur la norme ISO 26000, qui définit la RSE à l’échelle internationale.

Selon la Plateforme RSE, un label est considéré qualitatif lorsqu’il répond à différents critères : l’exemplarité, la transparence sur l’organisme, la transparence sur les critères et référentiels d’évaluation, la matérialité, la progression, la comparabilité avec les meilleurs standards internationaux, la simplicité, l’accessibilité ainsi que les bénéfices pour l’entreprise. Cela implique que le label puisse accompagner, fédérer, promouvoir et être adaptable.

RSE mode d’emploi

Que couvre exactement la responsabilité sociale des entreprises ? Quelles sont les actions concrètes que peuvent mettre en œuvre ces mêmes entreprises ? À travers cette série d’articles, le Pacte mondial de l’ONU – Réseau France vise à apporter les clés de compréhension pour permettre aux entreprises de placer la responsabilité sociétale au cœur de leur stratégie.