10 actions pour agir contre la corruption en entreprise
Pourquoi agir contre la corruption en entreprise ?
Les entreprises s’exposent à de forts risques lorsqu’elles se prêtent à l’une ou l’autre des formes de corruption ou qu’elles ne mettent pas en place de stratégie visant à les éradiquer en interne et sur toute la chaîne de valeur.
Ces risques peuvent tout d’abord être juridiques. De nombreux pays ayant mis en place des lois anti-corruption, les entreprises s’exposent à des poursuites judiciaires, des sanctions réglementaires ainsi que des amendes importantes.
Les entreprises se heurtent également à des risques réputationnels et d’image lorsqu’elles sont touchées par des scandales liés à de la corruption ou font preuve de laxisme en matière de prévention. Ainsi, l’ensemble des parties prenantes comme les investisseurs, collaborateurs, consommateurs, clients… perdent confiance dans l’entreprise. Son fonctionnement, ainsi que sa culture éthique, s’en trouvent bouleversés.
En parallèle, la corruption ou le manque de politique de prévention peuvent représenter pour l’entreprise des risques financiers. Ces coûts sont d’abord causés par la perte de confiance des parties prenantes mais également par un manque de compétitivité. En effet, une entreprise qui offre des pots-de-vin pour obtenir des contrats peut ne pas être en mesure de proposer des prix compétitifs sur le marché. La corruption représente également pour les pays des pertes importantes qui peuvent se répercuter sur les entreprises et les ressources qui leur sont allouées.
Lutter contre la corruption en entreprise
De plus en plus, les entreprises sont incitées par leurs multiples parties prenantes à s’engager dans la lutte contre la corruption et à communiquer sur cet engagement. Alors comment agir concrètement ?
1. Se doter d’un dispositif anti corruption interne
Il est fortement recommandé d’élaborer en interne un programme visant à dresser un cadre de normes éthiques sur lesquelles s’appuyer dans toutes les activités commerciales, toutes les interactions, avec toutes les parties prenantes. Ce code de conduite anti-corruption doit être connu de l’ensemble des collaborateurs et de la hiérarchie. Un responsable anti-corruption peut-être nommé pour diriger ce programme.
2. Cartographier les risques
Dresser un état des lieux des risques de corruption pour chaque activité, processus, relation, fonction de l’entreprise permet d’évaluer l’intensité du risque et ainsi d’identifier la prévention et l’action adaptées. Cette cartographie des risques de corruption est amenée à évoluer et doit être mise à jour régulièrement.
3. Sensibiliser et former à tous les niveaux
L’ensemble des collaborateurs et de la hiérarchie doit être formé aux risques de corruption et informé sur les actions de l’entreprise en matière de lutte anti-corruption. Il peut par exemple s’agir de jeu de rôle pour mettre en situation les collaborateurs face à des cas de corruption.
4. Évaluer l’intégrité des partenaires
Au-delà des collaborateurs, c’est l’ensemble des parties prenantes et notamment les partenaires commerciaux qui sont amenés à entrer dans le dispositif de lutte anti-corruption de l’entreprise. Il s’agit pour cela d’évaluer leur intégrité et d’appliquer les valeurs éthiques et le code de conduite dans le choix des partenaires.
5. Mettre en place un organe de contrôle
Pour vérifier la bonne application du dispositif anti-corruption, il est indispensable de mettre en place un contrôle vérifiant la bonne maîtrise de ces risques et la mise en place des règles de conduite. Il est important de commencer par un audit des activités et relations qualifiées comme étant les plus à risques.
6. Élaborer un système de sanctions
Suite au contrôle de l’application du code de conduite, il est nécessaire d’être en mesure de sanctionner les comportements qui ne respectent pas les règles éthiques établies.
7. Mettre en place un dispositif d’alerte interne
Le dispositif d’alerte interne est une procédure visant à instaurer un système de recueil et de traitement des signalements de potentielle corruption au sein de l’entreprise. Les collaborateurs doivent avoir conscience qu’ils ont la possibilité de révéler leurs doutes.Pour être efficace, le dispositif d’alerte interne doit s’accompagner d’un système de protection des personnes à l’origine de ces signalements. Ainsi, il est indispensable garantir aux lanceurs d’alerte qui s’exposent qu’ils n’encourent aucune sanction officieuse comme par exemple un licenciement ou une mise au placard.
8. Gagner en transparence
Il est également important que les entreprises prennent des mesures pour renforcer la transparence de leurs opérations, de leur gouvernance, et veiller à ce que toutes les transactions soient documentées de manière adéquate. Cela contribue à la prévention de la corruption et à l’amélioration de la confiance des parties prenantes dans l’entreprise.
9. Communiquer sur ces pratiques
Prendre position contre la corruption de façon publique permet d’envoyer un signal fort aux collaborateurs et aux partenaires commerciaux. Communiquer sur cette lutte anti-corruption et sur les bonnes pratiques mises en place engrange un cercle vertueux puisque cela peut inspirer les parties prenantes mais également l’ensemble des autres entreprises à se lancer dans ce même combat.
10. Adhérer au Pacte mondial
S’engager dans la lutte contre la corruption peut également inclure la participation à des initiatives mondiales. Ainsi, se réunir et s’unir avec d’autres entreprises d’un même secteur permet de multiplier les actions, les exemples d’expériences, et d’embarquer un maximum d’acteurs. C’est le cas du Pacte mondial.
RSE mode d’emploi
Que couvre exactement la responsabilité sociale des entreprises ? Quelles sont les actions concrètes que peuvent mettre en œuvre ces mêmes entreprises ? À travers cette série d’articles, le Pacte mondial de l’ONU – Réseau France vise à apporter les clés de compréhension pour permettre aux entreprises de placer la responsabilité sociétale au cœur de leur stratégie.