Lors de la COP 27 à Sharm El Sheikh en Egypte, le président Emmanuel Macron annonçait la tenue d’un Sommet pour un « nouveau pacte financier mondial » avec les pays du Sud qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique. Avec pour objectif de lier la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le réchauffement climatique, le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial se tenait les 22 et 23 juin derniers à Paris, que peut-on retenir de ce sommet ?  

Ce sommet s’inscrit dans la continuité de l’initiative de Bridgetown, portée par Mia Mottley, Première ministre de la Barbade, qui vise à changer les règles des institutions de Bretton Woods pour financer les infrastructures adaptées aux changement climatique dans les pays vulnérables. Malgré l’absence notable de certains chefs d’Etat et de gouvernement des pays du Nord, le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial réunissait de nombreux décideurs politiques du plus haut niveau, des dirigeants d’institutions et représentants de la société civile. Au programme pour tenter de répondre aux enjeux :  effacement de la dette, droits de tirage spéciaux, les fonds climats et les nouveaux financements innovants…  

Pendant plusieurs mois précédant le sommet, des groupes de travail se sont constitués pour répondre aux grands objectifs :  

En marge du Sommet, le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres avait pris des positions fortes, considérant que « le système financier mondial actuel, qui gère quelque 300 000 milliards de dollars d’actifs financiers, n’est tout simplement pas adapté ». Ajoutant que « les poly-crises actuelles aggravent les chocs subis par les pays en développement, en grande partie à cause d’un système financier mondial injuste, à court terme, sujet aux crises et qui exacerbe encore les inégalités ». 

Dans son discours d’ouverture, Antonio Guterres a rappelé que plus de 50 pays sont actuellement en défaut de paiement ou en sont dangereusement proches, majoritairement sur le continent Africain. Au même moment, le monde s’éloigne encore un peu plus, jour après jour, de l’atteinte de l’Agenda 2030. Dans la lignée de ses déclarations précédentes, il a ainsi qualifié le système financier actuel d’obsolète, accroissant les inégalités, avec une architecture financière globale qui ne reflète pas la réalité du monde d’aujourd’hui et risque de fragmenter davantage le monde. En ce sens, il a appelé une nouvelle fois à prendre des mesures d’action de manière urgente. 

Le sommet a aussi connu son lot de temps forts. Le Président Lula du Brésil, dans une longue tirade, a vivement critiqué la domination du dollar. Son intervention fut applaudie pendant une minute. Suite à son intervention, le Président sud-africain Ramaphosa lui assurait que la question des monnaies serait à l’ordre du jour de la prochaine réunion des BRICS. 

Plusieurs mesures ont été prises durant ce sommet :  

Malgré ces annonces fortes, les observateurs notent l’absence de consensus et de réformes plus poussées du système financier mondial. Par ailleurs, les pays africains regrettent l’absence de discussion sur la fiscalité et insistent depuis des mois pour obtenir une Convention à l’ONU sur la fiscalité.